Dunes vertigineuses, marais asséchés, plaines lunaires, savane gorgée de soleil et de vie sauvage, cascades tumultueuses, imposants canyons et massifs ou océan houleux… sommes-nous bien sur la Terre ? Les paysages en Namibie fascinent par leur beauté, captivent par leur incroyable diversité, déroutent par leurs proportions démesurées. Du mythique désert du Namib à la côte Atlantique, en passant par les montagnes granitiques et bien d’autres pépites plus secrètes, on vous brosse le décor, telle une toile de maître, des plus beaux paysages en Namibie.
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Les paysages emblématiques en Namibie
Les dunes de Sossusvlei, les plus hautes au monde
Au sud-ouest du pays, en plein cœur du désert du Namib, l’un des plus grands ergs d’Afrique, elles émergent des sables tel un mirage. Les dunes de Sossusvlei - Big Daddy, Big Mama, Dune 45, Star Dune pour ne citer qu’elles - sont une prouesse de la nature. De 100 à 380 m de haut, elles forment de véritables montagnes à gravir aux dégradés de couleurs hallucinants, qui varient en fonction des heures de la journée : ocre jaune, jaune de Naples, vermillon, rouge cadmium, terracotta ou ombres brûlées. À leur pied, les célèbres pans asséchés de Dead Vlei et Hidden Vlei, avec leurs terre craquelée et arbres pétrifiés par des milliers d’années de soleil écrasant, offrent un spectacle saisissant, à la frontière du réel. Pour accéder à ces merveilles et leurs sensationnels miradors du haut de leurs crêtes, on effectue les 5 derniers kilomètres à pied ou en 4x4. L’occasion d’observer autruches et autres gemsboks nombreux dans les environs. Un peu plus loin, ce sera au tour du canyon de Sesriem, faille profonde de 30 m creusée par la rivière Tsauchab, et aux monts Naukluft, de nous ébahir avec leurs paysages stupéfiants.
Le parc national d’Etosha et son mystérieux pan
Un safari dans le parc national d’Etosha, le « grand espace blanc », c’est pousser les portes d’une des plus belles réserves animalières de la planète. Tout d’abord, parce que ce parc concentre sur ses 20 000 km² une fabuleuse faune sauvage : 114 espèces de mammifères, 340 variétés d’oiseaux, 110 espèces de reptiles… autant d’éléments vivants du décor. Durant la saison sèche, ils se rassemblent, tous groupes confondus, autour des points d’eau (dont certains éclairés la nuit) pour s’abreuver, composant un magnifique arche de Noé. Encore plus étonnants, ce sont les paysages d’une grande diversité et d’une topographie exceptionnelle. Hormis la savane arbustive (mopanes, feuillus, acacias…), classique en Afrique australe, un immense pan d’argile blanche salée, de 120 km de long et 72 km de large, couvre 5 000 km² de sa superficie, soit un quart du parc. Visible même depuis l’espace, cette mer intérieure asséchée dont l’évaporation daterait d’environ 12 millions d’années, se remplit d’eau à la saison des pluies, lorsque les poussières omniprésentes se transforment en un vaste marécage. Émerveillement garanti !
Le plateau du Waterberg et ses majestueuses falaises
Autre paysage en Namibie incontournable, le plateau du Waterberg ! Dans la région de l'Otjozondjupa, au nord de Windhoek, ce splendide promontoire, à l’épaisse végétation, est reconnaissable par ses hautes falaises imbriquées en grès rouge qui dominent la savane namibienne. Grâce à son impressionnante élévation, plus de 400 m d’altitude par endroit, et ses multiples points d’eau, ce parc constitue un refuge pour de nombreux animaux, depuis des milliers d’années, dont certains rares tels que le rhinocéros noir, l’antilope-cheval ou encore l’hippotrague noir. C’est aussi ici que vit le peuple Herero, qui en 1904, dirigé par le chef Samuel Maharero, a été vaincu dans une ultime bataille contre les colons allemands. Pour pénétrer cet univers suspendu, on peut emprunter l’un des neuf sentiers de randonnée qui sillonnent le parc (dont trois rejoignent son sommet) ou bien partir en 4x4 escorté par les rangers du camp du Waterberg.
Le Damaraland ou le royaume de la pierre
Un voyage en Namibie ne peut être complet sans une incursion dans le Damaraland. Au nord du parc du Namib-Naukluft, ses panoramas minéraux, à arpenter en rando ou en 4x4, figurent parmi les plus grandioses du pays. À commencer par le Spitzkoppe, une grande formation géologique en granit, vieille de presque 700 millions d’années et culminant à 1 720 m d’altitude. À proximité, son arche, le « natural bridge », offre une vue magnifique sur ses différents sommets. Un peu plus au nord encore, le massif du Brandberg ou la « montagne de feu », s’étend au milieu des plaines arides du Namib. Ce monolithe de granit, d’origine volcanique, de 2 573 m d’altitude, est la plus haute montagne de Namibie. En bivouac entre les rochers, au coucher du soleil, ses paysages flamboyants sont d’une grande beauté. Enfin, la région abrite un site archéologique d’envergure : Twyfelfontein ! Inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco, cette véritable galerie d’art à ciel ouvert présente sur ses parois de grès rouge 2 500 gravures et peintures rupestres d’animaux réalisées par les Bushmen au Néolithique.
Sandwich Harbour entre dunes et océan
Imaginez une mer de sable gigantesque qui plonge dramatiquement dans les rouleaux de l’océan… Ce décor spectaculaire est situé au sud de la station balnéaire de Swakopmund. Classé au patrimoine mondial par l’Unesco, Sandwich Harbour est le point de rencontre du désert du Namib avec l’Atlantique. Et quel formidable terrain de jeux ! Encadré par des guides, on peut ici réaliser une ribambelle d’activités : excursions en 4x4 avec chauffeur, quadbike, sandboard, pêche au gros au bord de la plage, survol du désert en petit avion… Au nord, le site est délimité par Walvis Bay ou la « baie des baleines ». Ce lagon à la faune marine abondante (dauphins, baleines, otaries), à sillonner en catamaran ou en kayak, est bordé d’une superbe lagune. On peut y observer, à fleur d’eau ou virevoltant, une variété d’oiseaux marins et migrateurs : flamants roses, sternes, pélicans, cormorans… Un spectacle magique !
Le Fish River Canyon, le deuxième plus grand canyon au monde
Partir en randonnée dans le Fish River Canyon ne laisse personne de marbre, ni de glace ! À l’extrême sud de la Namibie, ce canyon aux dimensions dantesques (550 m de profondeur, 161 km de long et 27 km de large) est le deuxième plus grand au monde après le Grand Canyon du Colorado. Datant de 200 millions d’années, son époustouflante géologie résulte d’une fissure provoquée par des mouvements tectoniques (un graben), puis élargie par les glaciers avant de devenir le lit de la rivière Fish. Celle-ci finit sa course à Ais-Ais, dans le fleuve Orange, à la frontière avec l’Afrique du Sud. Les coupes mises à nu par l’érosion, l’aspect aride, la hauteur des parois, la variété des minéraux (pierres calcaires, quartz scintillant, schistes) sont autant d’éléments qui confèrent à ses paysages un caractère unique. Pour contempler ces étendues chaotiques, une piste routière panoramique d’environ 60 km longe la faille sur sa bordure est et de nombreux belvédères, comme celui d’Hobas, sont accessibles à pied.
Le désert du Kalahari et ses étendues infinies
Encore de beaux paysages en Namibie ! Mais difficiles à décrire tant ces contrées désolées, terres des Bushmen, sont immenses. Occupant la majeure partie du Botswana, le sud-est de la Namibie et le nord de l’Afrique du Sud, sur près de 500 000 km², le Kalahari est un vaste bassin intérieur couvert d’une épaisse couche de sable rouge de 15 à 50 m de profondeur. Signifiant « grande soif » ou « lieu sans eau » en langue tswana, cette zone semi-désertique maintient en réalité une végétation et une faune relativement abondantes, en particulier lors de la saison des pluies, lorsque les omurambas, anciens lits de rivière, se remplissent d’eau. On y trouve ainsi des buissons, acacias à girafe, ébènes rouges, de la forêt sèche de kiaat (ou teck sauvage)… et une diversité d’animaux : guépards, springboks, zèbres, lions, autruches ou encore les emblématiques oryx. Autres éléments significatifs du paysage, de petites dunes ocre ondulantes sous les vents mais aussi le Giant Playground, où d’énormes roches de dolérite semblent avoir été empilées par des géants formant de monumentales sculptures.
Les paysages insolites en Namibie
Le Kaokoland, au bout du monde
Dans le nord-ouest du pays, à la frontière avec l’Angola, c’est l’une des régions les plus reculées de la Namibie. Son accès en 4x4 est plutôt épique (kao-teux !) : sableuse, pierreuse, parfois accidentée, ou même de tôle ondulée, la piste D3707 qui s’y enfonce, depuis Sesfontein, demande patience et technicité. Mais elle réserve des paysages extraordinaires à la hauteur de l'effort engagé. Se déroulant sur les bords de la rivière Kunene, les montagnes du Kaokoland offrent un contraste saisissant avec l’environnement aride du Namib. Du nord au sud, elles recèlent de trésors : les majestueuses chutes d’Epupa et de Ruacana (de 120 m de haut) ; la vallée de Marienfluss ; le plateau d’Etendeka, le long de la rivière Uniab, entre les palmiers makalanis et les mopanes ; ou encore le canyon de Khowarib, creusé par la rivière Hoanib. Habitat des fameux éléphants du désert, c’est aussi la terre des Himbas, un peuple d’éleveurs semi-nomades à la peau teintée d’ocre et aux coutumes ancestrales.
La bande de Caprivi, une oasis luxuriante
Qui pourrait croire que ce paysage en Namibie existe ? Au nord-est du pays, se faufilant entre l’Angola, le Botswana, le Zimbabwe et la Zambie, ce mince corridor de 450 km de long révèle des décors très verdoyants. Et pour cause, ces plaines sont baignées par le delta de l’Okavango, les fleuves Zambèze, Kwando et Chobe. Ici se succèdent des marécages prolifiques, et sur les berges, des forêts denses, mais aussi de la savane et de très beaux baobabs accompagnés de termitières géantes. Véritable ligne de vie, la zone est un paradis pour les oiseaux avec 450 espèces recensées, soit 70% de la richesse en avifaune de la Namibie et bon nombre d’animaux semi-aquatiques : hippopotames, crocodiles, guibs d’eau, antilopes ou encore des éléphants. Du parc national de Bwabwata-Mahango à celui de Mudumu, de Nkasa Rupara à Mamili, en passant par les îles secrètes disséminées dans la végétation, on part les observer à pied, en mokoro (pirogue traditionnelle), ou en bateau.
La réserve naturelle du NamibRand, le Far West namibien
Recouvrant plus de 2 000 km², cette réserve privée est l’une des plus grandes d’Afrique… et sans nul doute, l’une des plus belles ! Au sud de Sesriem, dans les confins du Namib, elle expose un microcosme fascinant, à la flore variée, qui s’est adaptée aux conditions extrêmes du désert : montagnes arides, collines jaunes escarpées, dunes ocre végétalisées, piquetées de broussaille, d’acacias épineux, de fleurs éclatantes à la saison des pluies, ou encore d’étranges Welwitschias mirabilis, une plante fossile endémique dont certaines vieilles de 1500 ans. Dans ce cadre splendide, où le silence est roi, évoluent des créatures fascinantes : zèbres, girafes, oryx, steenboks, bubales, suricates, hyènes brunes ou chacals à dos noir. Pour découvrir cet éden préservé, plusieurs options sont possibles : safari en 4x4 en liberté ou avec un chauffeur-guide, ou encore trek de 3 jours sur le Tok Tokkie Trail. Et, il faut réserver au moins une nuit dans un hébergement. Que ce soit dans l’un des très beaux lodges exclusifs ou sur un spot de camping aménagé, on s’endort avec des nébuleuses et constellations plein les yeux, au cœur de cette réserve internationale de ciel étoilé.
La forêt de kokerbooms ou la palme de l’étrange
C’est dans le gigantesque désert du Kalahari, à quelques kilomètres de Keetmanshoop, que prend souche cette curieuse forêt. Déclarée monument national par l’Unesco, ce site concentre environ 250 spécimens d’arbres à carquois, appartenant à la famille des aloès. Éclairées par le soleil, ces grandes plantes pouvant atteindre 8 m de haut, se parent de reflets dorés créant un paysage insolite dans ces contrées désolées. Certaines ont même entre 200 et 300 ans. Une fois séchées, leurs branches sont vidées de leurs fibres et l’écorce est utilisée par les Bushmen pour fabriquer leurs carquois contenant des flèches.
Moon Landscape, un pied dans l’espace
Pour terminer, on décolle de la Terre pour atterrir sur… la Lune ! La vallée de la lune est un des paysages en Namibie les plus stupéfiants. Dans la région d’Erongo, sur une partie de la rivière Swakop, elle se compose de multiples canyons façonnés par des milliers d’années de vents et de pluies. Malgré qu’elle soit de temps à autre arrosée, cette terre rocailleuse et poudreuse demeure inhospitalière et aucune tentative d’agriculture ou d’élevage n’a pu aboutir. Au coucher du soleil, ces décors de désolation, dignes des meilleurs films de science-fiction (c’est d’ailleurs ici qu’a été tourné Mad Max), sont particulièrement photogéniques. Qui plus est, le site, accessible avec un permis spécial, offre de nombreux points de vue donc autant en profiter.