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Namibie
Rencontre avec les Himbas en Namibie

Le par

Les Himbas en Namibie © Olivier Caillaud

C’est au nord de la Namibie, au cœur du Kaokoland en Afrique australe, dans des terres aussi majestueuses qu’inhospitalières, que vivent la majorité des Himbas. Reconnaissables à leur silhouette couverte d’argile rouge, les membres de cette ethnie cultivent un mode de vie traditionnel. Aujourd’hui éleveurs de chèvres et de vaches, auparavant chasseurs-cueilleurs, ces semi-nomades vivent au plus proche de la nature à la recherche constante de nouveaux pâturages. Partir à la rencontre des Himbas en Namibie, c’est s’immerger dans un monde à part, où chaque geste, chaque rituel, témoigne d’une histoire millénaire. C’est aussi vivre un moment riche de sens et rempli d’émotions.

Sommaire :

Le Kaokoland, terre des Himbas

Route vers l'Etendeka, Overnight Walking Trail - Namibie © Amandine Desforges/Nomade Aventure

Situé au nord-ouest du pays, à la frontière avec l’Angola, le Kaokoland ou Kaokoveld est la terre ancestrale des Himbas en Namibie. Érigée en bantoustan (territoire semi-autonome attribué à une ethnie autochtone) par le protectorat sud-africain en 1964, elle prend son indépendance en 1989 pour être intégrée à la Namibie au sein de la région de Kunene.

Côté paysages, le Kaokoveld est un pays de montagnes ocre qui s’embrasent au soleil couchant, culminant à 2039 mètres d’altitude avec le mont Baynes. Au creux de ces massifs, sillonnent des cours d’eau, parmi lesquels le fleuve Kunene et ses spectaculaires chutes de Ruacana et Epupa nichées entre roches, palmiers et baobabs, ou la rivière Hoanib qui marque la frontière avec la région voisine du Damaraland. Les vastes plaines semi-désertiques du Kaokoland, comme la rougeoyante vallée du Marienfluss, sont un sanctuaire pour la flore et la faune. Près des points d’eau, à l’heure dorée, on peut croiser quelques éléphants du désert, de rares rhinocéros noirs, des oryx et autruches venus s’y désaltérer. C’est dans ce cadre hors du temps, empreint de sérénité, que sont disséminés la plupart des villages himbas.

Sur la route entre Opuwo et Epupa Falls - Namibie © Amandine Desforges/Nomade Aventure

Pour rejoindre cette zone reculée, un bon véhicule est indispensable. Accompagné par un chauffeur et un guide local, experts du terrain, lors d’un circuit des incontournables en Namibie, ou en toute liberté au volant de son 4x4, avec des réserves d’essence suffisantes et l’assistance de l’appli MyNomade, vous atteindrez le pays des Himbas. Au bout des pistes caillouteuses, parfois ensablées, une terre aride et sauvage aux décors époustouflants se dévoile. On se croirait aux confins du monde dans ces lieux où l’empreinte humaine est presque invisible, hormis celle discrète des Himbas.

Un peu d’histoire…

Femmes Himbas à Epupa Falls - Namibie © Amandine Desforges/Nomade Aventure

Les 30 000 km² du Kaokoland abritent aujourd’hui la majeure partie de la communauté himba, soit environ 10 000 personnes. Les 3 000 autres membres de l’ethnie vivent en Angola, de l’autre côté du fleuve Kunene. Les Himbas appartiennent à l’origine au peuple héréro, qui a franchi le fleuve Kunene au XVIe siècle après une longue migration depuis la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est. Ils ont peu à peu marqué leur singularité en préservant leurs coutumes ancestrales, tandis que la majorité des Héréros s’européanisaient et se christianisaient sous l’influence des missionnaires.

L’histoire récente des Himbas en Namibie, particulièrement tourmentée, est intimement liée à la colonisation de l’Afrique australe. Suite à la conquête allemande à la fin du XIXsiècle, des réserves indigènes ont été créées, avant qu’un génocide ne décime les Héréros et les Namas entre 1904 et 1908. La minorité himba n’a pas été épargnée par ces persécutions. À partir des années 1920, la région est passée sous protectorat sud-africain. Ce nouveau régime a imposé des lois ségrégationnistes, interdisant notamment aux Himbas de pratiquer le commerce et d’élever du bétail, et les contraignant à la mendicité. La marginalisation de ce groupe au fil des siècles a laissé son empreinte jusque dans son nom, puisque « himba » signifie « mendiant » en héréro.

Les Himbas ont traversé non sans heurts les remous politiques (et climatiques) des décennies suivantes, jusqu’à la fin de l’apartheid namibien en 1979, et la déclaration d’indépendance dix ans plus tard. Au cours de cette période, ils ont adopté un mode de vie pastoral, et une partie d’entre eux s’est sédentarisée dans des villages du Kaokoland, où il est aujourd’hui possible d’aller à leur rencontre.

Un mode de vie unique et des coutumes ancestrales 

Homme himba sur son âne © Yann Guiguen/Nomade Aventure

Du fait de leur isolement géographique, de leur mise à l’écart sociale, mais aussi de leur volonté de préserver leur riche culture, les Himbas ont réussi à perpétuer bon nombre de leurs traditions ancestrales jusqu’à aujourd’hui. Et ce, malgré l’adoption récente du pastoralisme, qui a bouleversé leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs, et conduit à leur sédentarisation partielle.

Les coutumes les plus représentatives des Himbas concernent leur apparence fière, soignée, et reconnaissable au premier regard. Ils revêtent des pagnes d’étoffe ou de peau et les femmes, aux seins nus, s’enduisent d’un mélange de beurre et d’ocre rouge, appelé otjize, pour se protéger des ardeurs du soleil et des piqûres d’insectes tout en assouplissant et hydratant leur peau. Les femmes portent également au cou, sur les bras et aux chevilles, des parures et bijoux en métal, perles et coquillages, tel l'ohumba, symbole de fertilité et arborent des coiffures sophistiquées, reflétant leur statut marital. Une fois mariées, celles-ci se coiffent de longues nattes enduites d’argile censées rappeler la crinière du lion, tandis que les hommes affichent un crâne rasé coiffé d’une queue de cheval qu’ils recouvrent d’un bonnet de coton en forme de corne après leur mariage.

Jeune fille himba © Yann Guigen/Nomade Aventure

La société himba est structurée autour de la famille, et plus particulièrement par le respect des anciens et de l’ordre patriarcal. Le passage à l’âge adulte est un moment clé marqué par des rituels initiatiques pour les garçons comme pour les filles : par exemple, pour répondre à leurs critères de beauté, ils se voient arracher les quatre incisives inférieures et aiguiser deux des incisives du haut, le tout sans anesthésie. Les Himbas vénèrent leurs ancêtres, et pratiquent une religion animiste, attribuant une puissance spirituelle à chaque chose qui les entoure. Une forte tradition orale est entretenue dans la langue himba, un dialecte héréro appartenant au groupe linguistique bantou.

Village Himba - Namibie © Julie Foucher/Nomade Aventure

Les villages himbas sont organisés en kraals, des hameaux circulaires proches de points d’eau et faits de huttes de terre coniques disposées autour d’un enclos à bétail. Lien indispensable entre le monde des vivants et celui des morts, un feu y reste en permanence allumé. L’espace domestique est entretenu par les femmes, tandis que les hommes se consacrent à la chasse et à la recherche de pâturages pour le cheptel, qui joue un rôle central dans l’organisation sociale et le quotidien des communautés. Source de lait, de viande, de cuir ou d’excréments utilisés dans la construction de l’habitat, les vaches et les chèvres assurent l’essentiel de l’existence des Himbas. Symbole de richesse, chaque homme se doit d’en posséder le plus possible afin de s’assurer d’un statut social respectable.

Village Himba - Namibie © Julie Foucher/Nomade Aventure

Depuis les années 1980, les villages himbas en Namibie ont ouvert leurs portes aux voyageurs. Ce tourisme leur permet un complément de revenus et donc un mieux vivre non négligeable. C’est aussi l’occasion pour eux de vendre quelques objets issus de leurs savoir-faire ancestraux et de leur artisanat pour, là aussi, améliorer leur quotidien.

Comment les rencontrer lors d’un voyage en Namibie ?

Village Himba - Namibie © Guillaume Canellas/Nomade Aventure

Partir en voyage en Namibie avec un guide local francophone est la meilleure façon d’aller à la rencontre des Himbas. Outre sa fonction de traducteur, le guide est un véritable trait d’union, un passeur entre vous et les populations locales. Fin connaisseur de la région et sensibilisé au tourisme responsable, il s’assurera que les échanges se déroulent dans les meilleures conditions et dans le plus grand respect. Grâce à ses connaissances, mais aussi aux liens étroits qu’il a tissés avec certains membres des villages, vous pourrez ainsi mieux comprendre et appréhender les us et coutumes des Himbas.

Visite d'un village himba avec un guide © Elena Paskaleva/Nomade Aventure

Après la remise par le guide de denrées de première nécessité en guise de remerciement, un temps d’échange suivra. L’occasion d’apprendre quelques mots de leur langue ou de découvrir la signification de leurs parures. Vous pourrez ensuite partager des moments de leur vie quotidienne, par exemple en assistant au rituel de la toilette des femmes via l’usage de fumigations à base d’écorces odorantes et de l’otjize, baume pourpre qu’elles s’étalent sur le visage et le corps, ou à la fabrication de bijoux traditionnels.

Rencontre avec les Himbas - Namibie © Julie Foucher/Nomade Aventure

Vous pourrez rencontrer les Himbas en Namibie dans les villages autour d’Opuwo, la capitale régionale du Kaokoland, facilement accessibles par la route. Pour une véritable immersion et une expérience plus authentique, l’idéal est de partir pour un trek de 2 jours accompagné d’un guide local de village en village : autour de Ruacana au nord-est de la région, ou près des splendides chutes d’eau d’Epupa, avec l’occasion de bivouaquer sous tente en pleine nature ou dans un camping aménagé. Ainsi, en s’éloignant à pied des centres urbains et des routes, vous accèderez aux kraals les plus préservés. Sinon, si vous séjournez dans un lodge dans la région, des excursions organisées de 2h ou 3h avec un guide anglophone sont également possibles au départ de votre hébergement.

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