Vaste étendue de terres vierges brûlées par le soleil, la Namibie abrite des déserts stupéfiants : le Namib, le long de la côte atlantique, et le Kalahari, à l’est et au sud. La nature a tous les droits dans ces régions arides, peuplées d’étonnantes espèces animales et végétales qui ont su s’adapter à des conditions inhospitalières. Partir à la découverte des déserts en Namibie, c’est s’aventurer hors des sentiers battus pour découvrir une mosaïque de paysages très différents les uns des autres, lors de belles randonnées. Des spectaculaires dunes de Sossusvlei à l’étonnante savane du Kalahari en passant par l’ambiance désolée de la côte des Squelettes, bienvenue en Namibie pour un voyage en terres sauvages.
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Le désert du Namib
Considéré comme le plus vieux désert du monde, le désert du Namib s’étend sur une bande côtière de 1500 km de long au bord de l’Atlantique. Ses 80 900 km² abritent plusieurs régions désertiques aux décors variés.
Les dunes de Sossusvlei, les plus hautes du monde
Bienvenue dans l’un des plus mythiques décors de Namibie. Situées dans la partie sud du désert du Namib, dans le parc national de Namib-Naukluft, les dunes de Sossusvlei sont de véritables monts de sable aux teintes rougeoyantes, qui peuvent dépasser les 300 m de hauteur. Au lever et au coucher du soleil, elles semblent s’enflammer sous les yeux ébahis des voyageurs. Ce décor saisissant est l’un des paradis du trek en Namibie, bien qu’il ne soit pas possible d’y planter sa tente, pour préserver l’écosystème. À la force de ses jambes, on escalade les dunes incontournables de la région : la Big Daddy, haute de 350 m, la Big Mama, sa petite sœur, la dune 45, véritable mirador, ou la dune Elim, à la lisière du parc national. À leurs pieds s’étend un désert de sel et d’argile où autruches, oryx et gemsboks, l’animal emblème du pays, ont élu domicile. Traverser les marais asséchés du Deadvlei et de Hidden Vlei, captivé par la silhouette des acacias pétrifiés, et la sensation du sol argileux qui craque sous les semelles, a quelque chose d’un mirage. L’aventure se poursuit à bord d’un 4x4, direction le canyon de Sesriem pour une randonnée à l’ombre des parois abruptes, ou sur les flancs rocheux des monts Naukluft.
Les rives de la rivière Kuiseb, un canyon entre roche et sable
Prenant sa source dans les montagnes de Windhoek, au centre du pays, le fleuve Kuiseb marque la frontière entre la partie rocailleuse et la partie sableuse du désert du Namib. Cela donne des paysages étonnants, où l’orange vif domine sur une rive, et le brun foncé sur l’autre. Au fil des millénaires, le cours du Kuiseb a creusé un spectaculaire canyon dans le schiste. Aujourd’hui, son lit est asséché la plupart du temps, ce qui permet aux léopards, hyènes et oryx de s’y ébattre, aux villageois topnaars d’y mener leur troupeau, et aux voyageurs d’y faire de superbes treks. Passer la nuit dans ce cadre hors du commun promet des couchers de soleil splendides et des balades à la lampe frontale, suivies de douces soirées à la belle étoile. Méfiance toutefois : de temps à autre, l’aridité des déserts en Namibie laisse place à de fortes pluies, et la rivière Kuiseb se métamorphose alors en un torrent. Malgré tout, il est loin le temps où elle atteignait Walvis Bay pour se jeter dans l’océan.
Sandwich Harbour, là où les dunes se jettent dans l’océan
Le plus célèbre des déserts en Namibie a la particularité d’être un désert côtier. Aux confins du Namib, dans le lagon de Sandwich Harbour, les dunes de sable semblent même plonger directement dans les rouleaux déchaînés de l’océan Atlantique. En ces lieux inouïs, inscrits par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, se rencontrent la faune marine et celle du désert : les otaries, flamants roses, échassiers et cormorans côtoient geckos, autruches, chacals et springboks au bord de l’eau. Pour s’immerger dans ce décor unique, on embarque dans un 4x4 à vue panoramique avec chauffeur, on survole la côte à bord d’un petit avion, ou on enfourche un quad pour de folles glissades dans le sable. À moins que l’on ne préfère poser le pied à terre pour s’offrir simplement un moment magique au cœur de la nature, à l’écoute du fracas de l’océan et des cris des oiseaux…
La côte des Squelettes, un mystérieux désert côtier
En route vers la Skeleton Coast pour un étonnant voyage dans le désert au nord des côtes namibiennes. Cette région inhospitalière jouit d’une aura ténébreuse, à laquelle la présence d’épaves de bateaux et de carcasses de baleines sur les plages contribue grandement. Seuls les voyageurs les plus curieux avec une âme d’explorateur s’aventurent dans ces lieux difficiles d’accès, perdus dans le brouillard, battus par les vents et par des vagues puissantes. Ils ont des chances d’y croiser des lézards, tortues et échassiers, et peut-être même le rare lion du désert, ancien roi de la savane devenu prince des sables et chasseur de phoques. Historiquement, la côte des Squelettes a attiré les surfeurs les plus hardis, ne craignant ni le brouillard, ni le courant, ni les requins. Elle a, en tout cas, de quoi fasciner tous les amateurs de nature sauvage, d’océans déchaînés et d’atmosphères captivantes.
La réserve naturelle de NamibRand, une arche de Noé préservée
De tous les déserts en Namibie, cette réserve naturelle privée de 2000 km², qui s’étend au sud-ouest du désert du Namib, est sans doute celui qui se rapproche le plus de nos imaginaires du Far West et des décors de savane façon « Le Roi Lion ». Dunes ocre, montagnes brunes et plaines arides forment un véritable sanctuaire de biodiversité. On y découvre une flore étonnante, avec notamment des plantes fossiles endémiques comme le welwitschia mirabilis, capable de vivre plusieurs siècles, et même jusqu’à 2000 ans. La faune n’est pas en reste : oryx, springboks, zèbres, girafes, babouins, léopards, chacals et bien d’autres vivent en toute liberté dans ce cadre préservé. Le NamibRand s’explore en 4x4 ou à pied, le temps d’un trek de plusieurs jours, pour profiter pleinement de la nature et tout ce qu’elle peut offrir comme expérience sensorielle. À la nuit tombée, depuis le lodge ou le camping aménagé, place à un autre spectacle tout aussi grandiose : celui des constellations, particulièrement visibles dans cette réserve internationale de ciel étoilé.
Le désert du Kalahari
Le Kalahari est souvent considéré comme l’un des grands déserts en Namibie, aux côtés du Namib. Il s’agit en réalité plutôt d’une zone semi-désertique, où la végétation est bien présente malgré des conditions arides. Il fait partie du bassin du Kalahari, la plus grande étendue de sable au monde (2,5 millions de km² au total !), et couvre la majeure partie du Botswana, une petite zone au nord de l’Afrique du Sud ainsi que l’est de la Namibie. Dunes ocre aux reliefs doux, broussaille éparse et forêts sèches composent le décor. Les lits des rivières, où l’eau se fait rare, font office de pâturages, tandis que des vallées verdoyantes et fleuries se forment au creux des dunes à la saison des pluies.
Le Kalahari abrite les plus résistantes espèces de la faune et la flore namibienne, à découvrir au cours de safaris d’anthologie ou de magnifiques randonnées hors des sentiers battus. Lions, antilopes, zèbres et reptiles règnent en maîtres sur les lieux, où se cache aussi la discrète hyène brune, espèce endémique de ce désert. Les acacias disputent le terrain aux cactées, tandis que la spectaculaire forêt de Kokerboom, avec ses 300 aloès pouvant atteindre 8 m de haut, a été déclarée monument national. C’est dans leurs branches et leur écorce que les Bochimans (ou Bushmen) taillent traditionnellement leur carquois (le « koker »). Cette ethnie, qui préfère aujourd’hui le nom de San, moins connoté dans le passé colonial, compte 50 000 membres dans le Kalahari. Une rencontre fortuite avec eux, au cours d’un trek dans le désert, est l’occasion d’entendre leur étonnante langue « à clics », le khoisan, et de découvrir leur histoire, celle des plus anciens habitants de l’Afrique australe, un peuple de chasseurs-cueilleurs résistant tant bien que mal à la sédentarisation forcée.
Quand partir dans les déserts en Namibie ?
Il est possible d’explorer les déserts en Namibie toute l’année, quelle que soit la saison. Les températures sont généralement très chaudes et atteignent souvent les 40°C en journée. Elles ont tendance à tomber brutalement la nuit, pouvant alors descendre jusqu’à 5°C. Il est donc important de prévoir des vêtements légers mais couvrants pour parer aux fortes températures en journée, et des habits plus chauds pour les soirées et le bivouac. Des chaussures de randonnée sont aussi de mise pour marcher sur le sable brûlant.
C’est sans doute juste après la saison des pluies, qui s’achève à la fin de l’été austral, autour de mars-avril, que les déserts namibiens sont les plus éclatants de beauté. Leur sol aride se couvre alors d’un tapis d’herbes vertes et de fleurs éphémères jaunes et blanches, qui s’épanouissent quelques temps grâce à des températures plus clémentes. Pour voir une version plus féérique encore de cette métamorphose, on gagnera au début du printemps le désert sudafricain du Namaqualand, qui recouvre aussi une petite partie du sud de la Namibie, sous le fleuve Orange. De mi-juillet à fin septembre, cette zone aride se pare de mille et une fleurs jusqu’à devenir une véritable mosaïque de couleurs, pour le plus grand bonheur des photographes.