Trek et randonnée à la Réunion

Parmi les grandes destinations trek, l’île de La Réunion est de celles qui s’abordent avec sérénité. Avec des altitudes raisonnables et des chemins entretenus, la plupart des randonnées à La Réunion demandent une bonne condition physique, mais pas d’entraînement particulier. Pas question, pour autant, de se lancer à l’aveugle, car tout trek demande d’être bien préparé. Climat, équipement, itinéraires et accessibilité : voici ce que vous devez savoir avant de partir.

La Réunion est une île montagneuse qui a pour point culminant le piton des Neiges, à 3070 mètres d’altitude. Terrain de jeu privilégié des randonneurs, le parc national qui couvre 40 % de l’île se déploie entre 0 et 3000 mètres au-dessus de la mer. Les treks à La Réunion demeurent donc à une altitude modérée à laquelle les risques de malaise sont faibles. Celle-ci peut toutefois varier nettement dans une même région, par exemple dans les cirques de Mafate, Salazie et Cilaos qui sont cernés de hauts remparts. Des dénivelés importants sont par conséquent à prévoir sur de nombreuses randonnées à La Réunion.

Tranquilles, dynamiques ou sportifs : les treks à La Réunion peuvent répondre à toutes les envies et tous les niveaux. Les randonneurs les plus endurants se régalent en faisant l’ascension du piton des Neiges et du Grand Bénare, couplées à une grande traversée de l’île. Les autres se concentrent sur les confortables sentiers des trois cirques et l’exploration balisée des paysages lunaires qui bordent le piton de la Fournaise. Le transfert des bagages ainsi que l’hébergement en gîte permettent de marcher avec un sac à dos léger. Seules les personnes souffrant de problèmes de santé qui rendent la marche difficile doivent faire l’impasse sur la randonnée à La Réunion.

L’île de La Réunion se prête aux randonnées en famille. De nombreux sentiers de l’île sont sûrs et bien aménagés, ce qui les rend accessibles aux enfants. Loin d’être monotones, les paysages réunionnais émerveillent à tout âge. Les enfants apprécient tout particulièrement l’exploration des tunnels de lave et des forêts tropicales dignes de Jurassic Park. Enfin, il est possible d’agrémenter le séjour randonnée d’étapes “détente” : sources chaudes du village de Cilaos, plages de Saint-Gilles…

Un trek à La Réunion requiert un équipement simple, comparable à celui d’une randonnée classique à altitude modérée en métropole. Une tenue confortable et adaptée à la météo alliée à de bonnes chaussures de marche sont bien sûr indispensables. Un petit sac à dos de randonnée de 30 à 40 litres permet de transporter ses affaires tout au long du trek. Une gourde isotherme de 2 litres minimum doit être prévue pour s’hydrater tout au long de la journée. Il est également important de s’équiper d’une crème solaire haute protection, de lunettes de soleil ainsi que d’un chapeau couvrant la nuque. Le randonneur doit aussi être muni d’une trousse à pharmacie de base. Pour la plupart des treks à La Réunion, l’hébergement se fait en gîte et les draps sont fournis. Ce n’est pas le cas en revanche au refuge de la Caverne Dufour au piton des Neiges, où il faut apporter son drap ou sac de couchage. Quel que soit le type d’hébergement, une serviette type microfibre et un nécessaire de toilette sont à prévoir, et les protections auditives anti-bruit sont recommandées. Il est également conseillé de s’équiper d’une lampe frontale pour les étapes matinales. En matière d’équipement plus technique, il n’y a pas de prescription particulière à suivre ; les bâtons de marche peuvent cependant être un soutien appréciable pour les randonneurs qui y sont habitués. Enfin, on veillera à ne pas oublier son appareil photo pour immortaliser les somptueux paysages de l’île !

Tout trek nécessite d’être équipé de bonnes chaussures de trail ayant déjà été portées. Pour emprunter les sentiers réunionnais, des chaussures imperméables à semelle épaisse et antidérapante sont recommandées. Les chemins peuvent se révéler boueux et glissants, notamment lorsqu’ils sont agrémentés de marches faites de rondins de bois. De plus, le pied doit être protégé sur les reliefs accidentés de l’île. Dans ce contexte, choisir des chaussures à tige haute peut permettre de bien maintenir ses chevilles et d’éviter les entorses. Certains randonneurs préfèrent néanmoins privilégier des chaussures à tige basse, moins lourdes et moins chaudes. Il faut savoir que les sols volcaniques du piton de la Fournaise sont particulièrement abrasifs pour les semelles. Si une randonnée aquatique est au programme, on peut prévoir en complément une paire de chaussures d’eau.

Pour bien choisir sa tenue, il est indispensable de se renseigner sur le temps prévu en différents points de la randonnée. En effet, les températures peuvent varier nettement en fonction de l’altitude et de l’heure. Sur le piton des Neiges par exemple, il arrive d’avoir un écart de 30°C entre la nuit et la journée. Le rayonnement solaire est puissant, si bien que les chapeaux et vêtements légers mais couvrants sont conseillés. Ces derniers ont aussi l’avantage de protéger contre les moustiques, très présents dans certaines régions. Les tissus respirants sont appréciables lorsque l’atmosphère est moite. En hauteur ou la nuit, il faut prévoir des vêtements chauds. Les polaires et autres vestes coupe-vent font toujours leurs preuves. Pour s’adapter facilement aux variations de température, les vêtements thermorégulateurs peuvent également se révéler précieux. Pour les hauts sommets tels que le piton des Neiges, le bonnet et les gants sont de mise. Enfin, un vêtement de pluie type K-way ou poncho de randonnée vous évitera d’être pris de court par les averses, qui peuvent survenir même en saison sèche.

Le climat de La Réunion est tropical et humide. L’île est située dans l’hémisphère sud et connaît deux grandes saisons : l’hiver austral (ou “saison sèche”), de mai à novembre, et l’été austral (ou “saison humide”), de décembre à avril.

L’hiver austral est la période la plus propice à un trek à La Réunion : la nature est alors à son apogée et la météo est adaptée à la marche. Il est en principe possible de randonner sur une période un peu plus étendue allant d’avril à décembre, voire mars à décembre.

Lors de cette saison sèche, les précipitations sont rares à l’intérieur des terres, si bien que les sentiers sont aisément praticables. L’hiver austral est aussi la saison la plus épargnée par les fortes chaleurs. Il est toutefois important de rappeler que les températures varient beaucoup selon les régions et l’altitude. Comprises entre 18 et 30° sur la côte, elles descendent régulièrement au-dessous de 0°C en haute montagne, en particulier la nuit en juillet et août. La température à l’intérieur des terres dépasse rarement les 25°C, ce qui rend les randonnées agréables. Enfin, la nuit tombe autour de 18h en cette saison.

L’été austral est une saison humide, où les averses torrentielles sont courantes sur toute l’île. La pluie peut rendre les chemins boueux, glissants voire impraticables. Cette période connaît aussi des températures élevées (plus de 30° à basse altitude) qui, alliées à l’humidité, peuvent créer une atmosphère suffocante. Ces constats sont toutefois à tempérer pour les mois de décembre, mars et avril, où la randonnée demeure possible sous certaines conditions. Il est alors recommandé de se lever tôt pour admirer les panoramas d’altitude avant l’arrivée des nuages. En janvier et février, il existe un risque cyclonique important.

Il existe trois GR (chemins de grande randonnée) sur l’île : le GR R1, GR R2 et GR R3.

Le GR R1 est une boucle qui ceinture le piton des Neiges en passant par les trois cirques. Il se divise en six étapes (2h à 6h30 de marche) pour une soixantaine de kilomètres au total. Au départ de Hell-Bourg, on rejoint le village de Cilaos, connu pour son thermalisme et son vin. Pour s’y rendre, on emprunte un sentier qui traverse la forêt primaire. On franchit le col du Taïbit ; le cirque de Mafate se révèle alors. Direction ensuite la plaine des Tamarins puis le col de la Fourche, porte d’entrée vers le verdoyant cirque de Salazie.

Le GR R2 est une grande traversée de l’île de La Réunion, du littoral nord au littoral sud, soit 130 kilomètres au total. De quoi profiter pleinement de l’incomparable mosaïque de paysages qu’offre l’île ! Aux cirques et au piton des Neiges succèdent la plaine des Sables autour du volcan actif, et les forêts humides du sud sauvage. Neuf à dix jours de trek sont à prévoir pour la traversée complète.

Moins ambitieux, le GR R3 n’en est pas moins riche en émotions. Sur près de 40 kilomètres et quatre jours, cet itinéraire encercle le cirque de Mafate et invite à l’immersion totale dans ses paysages sauvages. Accessible uniquement à pied, ce lieu hors du temps offre des panoramas mémorables.

Des trois grands cirques, Salazie est le plus vaste et le plus verdoyant. La végétation luxuriante qui couvre les remparts est irriguée par de nombreuses chutes d’eau. La plus célèbre ? Le Voile de la Mariée. En gravissant le rempart sud, on plonge au cœur de la forêt de Bélouve ; à l’est, le col des Boeufs est la porte d’entrée vers le cirque de Mafate. Mais c’est aussi en fond de vallée que le cirque de Salazie dévoile ses charmes. Dans le pittoresque village de Hell-Bourg, point de départ de nombreuses aventures réunionnaises, on prend un joli bain de culture créole.

Bienvenue dans le plus sec et ensoleillé des cirques, Cilaos. Particulièrement encaissé, il se niche entre les plus hauts sommets de l’île : le piton des Neiges, le Gros Morne et le Grand Bénare. Entre canyons, ravines et champs de lentilles, il offre de superbes paysages naturels, bien qu’étant plus urbanisé que ses cousins. Le village de Cilaos est une étape incontournable : cette station de montagne est connue pour son activité thermale, mais aussi pour ses broderies et son vin. Une halte parfaite pour se ressourcer et goûter au passage à la cuisine réunionnaise !

Pour ceux qui ont soif d’aventure et que les hauts sommets fascinent, la randonnée au piton des Neiges est l’un des plus incontournables treks à La Réunion. Après tout, ce sont les éruptions de ce volcan aujourd’hui endormi qui sont à l’origine de la création de l’île. On le gravit en deux jours, via un sentier raide fait de nombreuses marches plus ou moins aménagées. Au passage, on profite d’une multitude de vertigineux panoramas et d’une végétation variée. Après une courte nuit en refuge, il est temps de terminer l’ascension. L’objectif : voir le soleil se lever sur l’île depuis le sommet, situé à 3070 mètres d’altitude. Magique !

Faire un trek au piton de la Fournaise, c’est s’immerger hors des sentiers battus au cœur de l’activité volcanique. Quiconque a déjà marché dans la plaine des Sables garde le souvenir impérissable d’une randonnée sur une autre planète. L’impression est tout aussi forte face aux reliefs acérés de la plaine des Remparts, dont part la rivière du même nom. Mais le clou du spectacle se trouve au creux de l’enclos Fouqué, caldeira de 150 mètres de profondeur. C’est là que se cachent les cratères du volcan, cernés de coulées de lave superposées. Toutes ces richesses se découvrent sur une même journée particulièrement riche en émotions.

Aucune route ne mène au cirque de Mafate, qui n’est accessible qu’à pied ou en hélicoptère. C’est donc la destination idéale pour un trek sauvage à l’écart de l’agitation. On le rejoint en franchissant le col des Boeufs pour atteindre l’îlet (hameau) de Marla, sur les hauteurs du cirque. On accède alors à un captivant terrain de jeu, fait de pitons et de ravines, où s’épanouit une végétation unique. Mafate est aussi un lieu chargé d’histoire, qui a servi de refuge aux esclaves marrons, et où l’on cultive aujourd’hui encore un art de vivre singulier. Assurément un monde à part !

Départ au petit matin : on enfile sa lampe frontale pour gravir le piton Maïdo et atteindre son sommet avant qu’il ne se noie dans les nuages. Cette randonnée aux aurores est une expérience en soi, mais c’est bien sûr tout en haut que se trouve le clou du spectacle, à savoir l’un des plus époustouflants panoramas de l’île. La vue sur le cirque de Mafate est vertigineuse, et la côte ouest se dévoile sous un autre jour. Non loin du Maïdo, le piton de la Glacière abrite un étonnant secret : des cavités creusées dans la roche au XIXe siècle pour produire de la glace.

Après l’ascension du piton des Neiges, pourquoi ne pas se lancer dans une randonnée au Grand Bénare à La Réunion ? Du haut de ses 2898 mètres, cette vénérable montagne offre une vue à 360° sur l’île. Le panorama embrasse les cirques de Mafate et Cilaos, une partie de celui de Salazie, le piton des Neiges… Les jours de temps dégagé, on aperçoit même le piton de la Fournaise. On atteint le sommet après un trek dynamique via le Maïdo et la Glacière, avant de redescendre par la mystérieuse forêt des Tamarins.

Le dépaysement est assuré au cœur de la forêt tropicale de Bélouve. Dans ce décor cinématographique, où les fougères sont souvent plus hautes que les randonneurs, on se sent dans la peau d’un explorateur. La cerise sur le gâteau de cette inoubliable randonnée à La Réunion est la découverte du Trou de Fer : un gouffre de 300 mètres de profondeurs aux parois couvertes de chutes d’eau.

D’une île à l’autre, il n’y a qu’un pas. Après avoir cheminé dans les grands cirques de La Réunion et gravi ses volcans, franchissez la barrière de corail pour rejoindre l’île Maurice. Dès l’arrivée, le contraste entre les plages de sable blanc et les hautes montagnes noires est saisissant. Une petite pause dans le lagon s’impose avant de plonger dans les verdoyantes gorges de la Rivière Noire. Autre trek au programme : l’ascension du Morne Brabant. Imaginez une montagne sauvage cernée d’eaux turquoise et de cocotiers… Incomparable ! Randonner sur l’île Maurice, c’est aussi faire la rencontre d’une foule d’animaux indigènes tels que les singes, les phaétons et les cochons sauvages. De quoi prolonger en beauté votre trek à La Réunion.