Quel pays choisir quand chaque nation dévoile un kaléidoscope de richesses culturelles et naturelles ? Des vibrantes Tokyo et Séoul, on s’éloigne pour randonner au cœur de forêts, rizières et plantations de thé. D’un côté, le monde des mangas se mélange aux sanctuaires perchés çà et là sous le regard du mont Fuji. De l’autre, ce sont des palais et villages historiques qui côtoient les montagnes et l’île de Jeju. Alors, pour vous aider à choisir entre un voyage au Japon ou en Corée du Sud, voici un petit tour d’horizon des subtilités de chaque pays.
Au cœur des grandes villes : Tokyo vs Séoul
Tokyo, mégalopole innovante, mangas et parcs
Tokyo est plus grande que Séoul et accueille plus d’habitants. La densité de population au km2 est cependant plus faible. Pourtant ses immeubles grimpants laisseraient penser que la capitale nipponne ne vit que dans la démesure. Les immeubles surgissent çà et là. Les gratte-ciels illuminés côtoient les temples historiques. On a l’impression que chaque élément a été déposé au hasard et lorsque l’on se promène dans les différents quartiers, une atmosphère spécifique à chacun finit par se dessiner. On a le quartier de Shibuya, réputé pour ses grandes enseignes et ses innovations permanentes ; les quartiers Harajuku et Takeshita-dori où l’avant-garde de la mode et l’art international se côtoient ; le quartier Shinjuku avec son shopping raffiné et celui de Akihabara célèbre pour ses devantures lumineuses et lieu privilégié pour les amateurs de mangas.
Parmi cette effervescence, Tokyo offre aussi de grandes bouffées d’air. A côté d’un immeuble avant-gardiste, on trouve une demeure en bois. Il suffit de pousser l’une de ces portes plus traditionnelles pour s’octroyer une pause hors du temps. Commencez par une balade au palais impérial, lors d’un voyage au Japon ou éloignez-vous de l’agitation au cœur du parc de l’Ueno, le plus vaste de la capitale. A deux pas de là, se trouve d’ailleurs Asakusa, un quartier aux ruelles traditionnelles, truffés de stands et de boutiques artisanales, où se dégagerait l’atmosphère du vieux Tokyo.
Même pas besoin de sortir de la capitale pour se retrouver au cœur de la nature ! Installé dans le parc Yoyogi, l’un des poumons verts de la capitale, on découvre le Meiju-jingu, célèbre sanctuaire shintoïste.
Tokyo est finalement un patchwork d’abondance et de petits havres de paix. Si les deux mégalopoles ont cette capacité à fusionner traditions et modernité, seule Tokyo arrive à créer un tout autre monde : celui de la culture manga. C’est au cœur de la capitale mondiale du film d’animation que vous pourrez plonger dans cet univers si particulier. Du studio Ghibli au musée international du Manga, ce sont les images du « Château Ambulant », Dragon Ball ou Albator qui feront leur apparition.
Séoul, ville de design et parti pris écologique, entourée de montagnes
À la différence de Tokyo, Séoul est une capitale qu’on a plus de mal à imaginer sans y être déjà allé. La surprise reste donc totale lorsqu’on arpente ses rues pour la première fois. Ville dynamique et éclectique, Séoul est en pleine évolution, tâchant d’effacer son architecture faite de béton et d’acier, en remodelant ses espaces verts. Séoul est sans contexte tourné vers l’avenir, celui d’un parti pris écologique. Ici, les transitions sont parfois surprenantes. Les gratte-ciels et néons côtoient temples bouddhistes, palais et pagodes. C’est de la tour de Séoul que l’on comprend mieux la ville. Surnommée le « miracle du fleuve Han », celui-ci divise la capitale du pays du matin calme en deux, avec un sud plus économique et un nord aux monuments plus historiques. Désignée « ville de design » par l’Unesco, quelques bijoux d’art contemporain la parsèment, à l’image du Dongdaemun Design Plaza & Park.
Pourtant lorsqu’on se rapproche du centre historique, c’est un voyage dans le temps qui s’opère. Résidence royale principale pendant près de 200 ans, le palais Gyeongbokgung fait partie du paysage urbain. Assistez au défilé des gardes dans la cour, poursuivez avec la visite du musée des arts folkloriques et laissez-vous imprégner de l’époque Joseon dans le village de Bukson, l’un des quartiers résidentiels de Séoul. Ici, les maisons traditionnelles « hanok », construites en harmonie avec la nature, ont remplacé les immeubles. Baladez-vous au cœur des petites ruelles qui serpentent la colline.
Enfin, la nature n’est jamais très loin à Séoul. Au cœur même de la capitale, optez pour une randonnée à la journée le long de la muraille ou rejoignez le parc national de Bukhansan au nord de la mégalopole. À 2h30 de là, c’est le mont Songnisan qui appelle les randonneurs.
Finalement, que l'on soit en voyage au Japon ou en Corée du Sud, on découvre des capitales au caractère unique !
Un patrimoine riche en architecture traditionnelle et sites culturels
Sanctuaires, temples et châteaux au Japon
Le Japon regorge de trésors : 20 sites culturels et 5 naturels, classés par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Parmi ceux que l’on peut découvrir lors d’un voyage au cœur du pays, on retrouve le temple Kinkanu ou Pavillon d’or, l’un des joyaux de l’ancienne capitale Kyoto. Plus au sud, le sanctuaire Itsukushima Jinja situé à quelques pas du mont Misen en fait aussi partie, ou encore le dôme de Genbaku, seul bâtiment à être resté debout suite au drame d’Hiroshima, aujourd’hui fort symbole de paix.
De Tokyo, on peut s’échapper loin de la foule, en prenant de la hauteur jusqu’au sanctuaire shinto Inari. Autres sites : les monuments bouddhiques de la région d’Horyu-ji, ou encore certains châteaux de l’époque médiévale, comme celui d’Himeji.
Influencée par le bouddhisme, le shintoïsme et le zen, l'architecture traditionnelle japonaise se caractérise par l'utilisation de bois, de portes coulissantes en papier de riz (shoji et fusuma) et de toits de chaume que l’on retrouve, par exemple, au cœur des villages historiques de Shirakawa-go et Gokayama, avec leurs maisons traditionnelles. Epurées et minimalistes, ces dernières sont ouvertes pour permettre une communion avec la nature.
Palais, temples et villages historiques en Corée du Sud
En Corée du Sud, 13 sites culturels sont classés par l’Unesco au patrimoine de l’humanité ainsi que 2 sites naturels. Ces trésors historiques valent le détour ! Témoins du temps qui passe, on retrouve à Séoul, les palais de Changdeokgung et Gyeongbokgung déjà cités ou encore la tombe du roi Sejong.
Les temples bouddhistes, tel le Bulguksa, imprègnent l'air d'une sérénité intemporelle. Découvrez celui de Buseoksa construit pendant l’ère Silla, connu comme le « temple du rocher flottant » ou encore le temple Haeinsa, où l’on peut séjourner. Autre temple, autre atmosphère : le temple de Bulguksa et la grotte de Seokguram, situés dans les montagnes de Gyeongju, qui sont des exemples remarquables de l'architecture bouddhiste et de l'art rupestre du 8ème siècle. Fondé en 528, tous les ponts, escaliers et pagodes en pierre sont d’origine !
On peut également s’aventurer dans les villages historiques au pays du matin calme et déambuler à Hahoe à la découverte d’anciennes maisons, datant de 450 ans.
Les bâtiments traditionnels coréens, appelés hanok, sont généralement construits en bois avec des toits de tuiles incurvées en argile ou toit de chaume. Ils intègrent des principes de ventilation naturelle et de chauffage au sol (ondol), pour faire face au climat changeant de la Corée du Sud et être en harmonie avec la nature.
Des paysages entre îles et montagnes
Mont Fuji, forêts peuplées de kamis et bains chauds japonais
Le long de la côte est du continent asiatique, le Japon se décline en quatre îles principales et de nombreuses petites îles secondaires au cœur du Pacifique. Le pays du soleil levant est positionné sur la ceinture de feu du Pacifique, ce qui lui confère un caractère volcanique. C’est à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Tokyo que l’on part en randonnée sur l’un des sept sentiers qui mènent au mont Takao, offrant des vues imprenables sur la capitale, par beau temps.
À 150 km au nord, la ville de Nikko, nichée au pied des montagnes sacrées, promet de belles échappées dans un écrin de nature, dominé par de splendides forêts. On y découvre des sanctuaires et temples, de véritables chefs-d’œuvre architecturaux, mais aussi le lac Chuzenji et ses alentours.
De Karuizawa à Kanazawa, les paysages entraînent les randonneurs à la découverte des Alpes japonaises. Ici, on peut faire l’ascension du mont Koya. Les contours de Nagano, Tateyama et Takayama sont également idéaux pour une balade. Randonner sur la plus petite des îles principales, Shikoku, c’est possible ! Les adeptes de vélo peuvent s’offrir une virée à Kyoto. Au cœur de la plaine de Kibi, pédalez avec ses enfants ou petits-enfants à travers les rizières parsemées de temples, pagodes ou maisons anciennes. À Kamakura, petite bourgade en bord de mer, on profite de la plage de Hase pour un plongeon dans l’océan Pacifique.
Plus au sud, on varie les plaisirs en explorant les forêts peuplées de kamis à Yunomine. Ce n’est d’ailleurs qu’au Japon que l’on peut les rencontrer. Les kamis sont des esprits de la nature ou divinités vénérés par les Japonais. Ils peuvent prendre la forme d’un arbre, d’une rivière, d’une montagne ou d’un rocher… Chaque coin de ce pays est une véritable toile vivante. Pour clore sa journée en beauté, on profite d’un moment de détente dans un onsen, ces bains d’eau chaude naturelle au cœur du parc national de Hakone.
Île de Jeju, grottes et parc nationaux coréens
Avec une longue côte baignée par la mer Jaune et la mer de Chine orientale, la Corée du Sud compte de magnifiques plages, des falaises spectaculaires et des îles préservées comme Jeju, connue pour ses paysages volcaniques et ses grottes naturelles. Le point culminant de l’île, le mont Hallasan, est d’ailleurs entouré de 368 pics, appelés « Oreum ». Ces formes escarpées sont définitivement propices à l’exploration.
On pourra opter pour une randonnée au parc national de Juwangsan, avec l’ascension du mont Juwang flirtant avec les cascades et les formations rocheuses en pain de sucre. Le mont Seorak, au cœur du parc national Seoraksan, aujourd’hui zone de préservation de la biosphère par l’Unesco, tire son nom de la neige persistante, couvrant son sommet d’un blanc éclatant. Moins élevées que celles du Japon, ces montagnes sont tout de même impressionnantes. On s’immerge ensuite au sein des plantations de thé de Boseong, où les cimes sont vite remplacées par un horizon de vert profond.
Que vous soyez attirés par les montagnes majestueuses, les plages pittoresques, les forêts denses ou les jardins soigneusement aménagés, un voyage au Japon ou en Corée du Sud offre un combiné de paysages.
En immersion dans les traditions
Geishas, ryokan et pèlerinage japonais
Lors d’un voyage au Japon, c’est à Kyoto, dans le quartier de Gion, qu’il faut se rendre pour espérer croiser les élégantes maiko. Ces apprenties geishas sont expertes dans l’art de la danse, de la musique et de la conversation. Véritables gardiennes de la culture japonaise traditionnelle, les geishas servent aussi le thé à la perfection.
Point commun avec la Corée du Sud, la cérémonie du thé fait partie des traditions japonaises. Très codifié au Japon, on peut s’initier à son art de vivre et à sa préparation rituelle, en choisissant de passer quelques nuits dans un ryokan, par exemple. Ces auberges japonaises traditionnelles invitent à l’immersion. On dort sur un futon à même le sol, on déguste le kaiseki, une forme élaborée de cuisine japonaise, et on profite du service attentionné et de l’ambiance paisible.
Pour s’immerger encore plus profondément au cœur des traditions, il est possible d’emprunter les chemins du Kumano Kodo, l’un des seuls lieux de pèlerinage, classés par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, avec le chemin de Compostelle. Après une nuit au monastère à Koyasan, le sentier mène le pèlerin de Kohechi à Nahakechi, à la découverte des lieux saints du shintoïsme. Sentiers pavés ou forestiers, déjeuner dans un village, belvédères pour en prendre plein la vue… que l’on vienne pour le côté spirituel ou pour l’aventure, on découvre incontestablement l’histoire des lieux, des sanctuaires et les croyances locales.
Haenyeo, hanok et temple bouddhiste coréen
En Corée du Sud, on savait que l’île de Jeju avait une aura particulière. Mais, connaissez-vous les haenyeo, ces femmes plongeuses reconnues par l’Unesco en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité ? C’est au cœur de l’île que l’on peut avoir la chance de les observer. Parfois sexagénaires, elles plongent en apnée, sans équipement, dans les eaux froides de la mer de Corée, pour collecter abalones, oursins et autres fruits de mer. Ces « femmes de la mer » respectent l’écosystème de l’île et partagent leurs connaissances de génération en génération. Leur savoir-faire et croyances se célèbrent chaque année lors de festivités, témoignant d’un mode de vie propre à l’île de Jeju, allant à l’encontre des diktats d’une société confucéenne patriarcale.
C’est d’ailleurs à Andong que l’on peut s’initier aux principes de Confucius, en visitant l’école de Dosanseowon par exemple. Son influence peut être encore observé dans les divers aspects de la vie quotidienne coréenne. Pour s’octroyer une nuit au cœur des traditions, pourquoi ne pas opter pour un hanok ? Ces maisons traditionnelles au toit de chaume invitent au repos et à une plongée dans le temps, lors d’un voyage en Corée du Sud.
C’est à travers quelques nuits dans un temple bouddhiste que l’on s’initie à la méditation du thé et aux autres activités partagées avec les moines.
La gastronomie : Ramen vs bibimbap
Un voyage au Japon ou en Corée du Sud ne serait pas complet sans partir à la découverte de ses délices culinaires. Chaque pays offre son lot de saveurs, d’ingrédients et de plats emblématiques.
Gyosa, ramen et saké
La cuisine japonaise, renommée dans le monde entier, s'est érigée en art culinaire, alliant saveurs délicates et esthétisme raffiné. Des sushis aux ramens, chaque plat est une expérience gustative, soigneusement orchestrée.
Les Japonais mettent l'accent sur la saisonnalité des ingrédients, avec des menus qui changent au fil des saisons, pour utiliser le maximum de produits frais. Constitués de poissons, de riz ou de nouilles, de légumes et d’algues, les menus varient aussi en fonction des régions.
Des plats et saveurs plus familiers, on retrouve les gyoza ou raviolis japonais, les brochettes yakitori, les tempuras (légumes frits), les ramens ou udons, Okonomiyaki (omelette japonaise). Ces mets sont souvent accompagnés de thé vert, de saké (alcool de riz japonais) ou encore de bières locales.
Kimchi, bibimbap et soju
La Corée du Sud, quant à elle, éveille les papilles avec son kimchi piquant, emblème national, et ses barbecues succulents. Le bibimbap, mélange coloré de légumes et de viandes, offre une explosion de saveurs, tandis que les délices de rue, tels que les tteokbokki, ces gâteaux de riz pimentés, captivent les sens.
La cuisine coréenne utilise beaucoup de piment et de sésame. Tous les plats et accompagnements se partagent sur la table. Les principaux ingrédients restent le riz, la patate douce, le sarrasin, souvent accompagnés de sojas sous différentes formes (en grain, fermenté, en tofu), de haricots ou de viandes.
Des plats classiques, on découvre le bulgogi ou « barbecue coréen » avec ses viandes marinées puis grillées, le gimbap (rouleaux de riz cuits et fourrés), le Japchae (nouilles de patate douce mélangées à des légumes et du bœuf), ou encore le Jajangmyeon, un plat de nouilles avec une sauce de haricots de soja fermentés. La liste est encore longue et ces plats se dégustent avec des boissons comme le soju (alcool de patate douce ou de riz), le thé coréen ou le punch de kaki (boisson à base de kakis séchés et de cannelle).
Déambuler au milieu des étals, pojangmacha pour les Sud-coréens et yatai pour les Japonais, afin de satisfaire ses envies salées ou sucrées, rendra votre voyage au Japon ou en Corée du Sud absolument dé-li-cieux !