Vous ne savez pas quel vaccin faire ou hésitez sur les médicaments à prendre avant de partir, vous avez peur de prendre l'avion, vous vous demandez à partir de quel âge votre enfant peut voyager, vous êtes légèrement hypocondriaque... Pas de panique !
Le docteur ADIDA (diplômé universitaire de Médecine des voyages. Chargé de cours Universités Paris VI et VII), est là pour répondre à vos questions posées par email.
La publication d'informations épidémiologiques par nos sources de références (OMS, ministère des Affaires étrangères, institut de Veille Sanitaire, Institut Pasteur, société de Médecine des voyages...), nous amène à des mises à jour régulières en fonction de notre estimation du risque pour le voyageur.
Découvrir les dernières informations santéJusqu'à la fin du XIXe siècle (qui a vu naître ce qu’on a appelé le tourisme), les voyageurs revenaient malades (ou ne revenaient pas) de leurs lointaines expéditions.
À la fin du XXe siècle est née la médecine des voyages. C’est une médecine d’information, donc de prévention, qui va instruire le voyageur, a priori (mais pas toujours) en bonne santé, du caractère rare, possible ou fréquent des risques pour sa santé, en fonction de sa destination, de son itinéraire, mais aussi en fonction de la saison, de la durée et de la difficulté du voyage.
Nous sommes au XXIe siècle et, facile ou difficile, l’immense majorité des voyages se passe bien. Notre but est qu’ils se passent mieux encore.
L’évolution de la société (civilisation de loisirs, allongement de la durée de vie et surtout de la durée de retraite active, baisse du prix des transports aériens, omniprésence des informations touristiques sur les medias écrits, audio-visuels et informatiques, amélioration des structures d’accueil dans des pays où elles étaient ou médiocres ou élitistes) entraîne une augmentation régulière du nombre des voyageurs (environ 8 millions de Français voyagent chaque année à l’étranger).
Les jeunes voyagent de plus en plus tôt, les seniors de plus en plus tard. Vous serez donc de plus en plus nombreux, confrontés à des risques sanitaires différents de ceux de votre propre pays.
Seront concernés ici des voyages, essentiellement touristiques, éventuellement professionnels s’effectuant dans le sens “nord-sud”, pris dans son sens économique.
Nous n’aborderons pas les problèmes rencontrés lors des déplacements “sud-nord”, préoccupants mais fondamentalement différents.
Quant aux risques que vous pourriez rencontrer au cours de voyages entre pays du ”Nord”, nous n’en parlerons pas, même s’il est évident qu’ils peuvent être les mêmes que lors de voyages plus "exotiques" : les risques de la plongée sous-marine sont les mêmes sur la Côte d’Azur qu'à Madagascar, ceux de la haute montagne que vous tentiez l’ascension du Mont-blanc ou celle du Kilimandjaro. Un facteur capital doit être de plus en plus fréquemment pris en compte dans le choix d’une destination : c’est le contexte géopolitique local. Le ministère des Affaires étrangères tient à jour, sur son site Internet (www.france.diplomatie.gouv.fr), la liste des pays (ou des régions) où les situations politique, mais aussi climatique (tremblement de terre, inondations..) ou sanitaire (épidémies) pourraient, au maximum, contre-indiquer un voyage, à court ou moyen terme et, dans tous les cas informer sur la réalité d’un risque.
Montesquieu a écrit qu’en voyageant, on “sort du cercle des préjugés de son pays”. Il ne faudrait pas, par crainte ou par méconnaissance s’enfermer dans le cercle d’autres préjugés en imaginant le risque, plus, ou au contraire, moins important qu'il n'est.
Quelle que soit sa destination, le voyageur aura souscrit un contrat d’assistance et d’assurance, dont il aura vérifié scrupuleusement les clauses d’exclusion et le montant des frais remboursables en tenant compte du prix des frais pharmaceutiques mais surtout médicochirurgicaux dans le pays visité. Les références (téléphone de la compagnie, n° du contrat) devront être facilement accessibles.
Une consultation médicale peut être faite par un médecin généraliste ou par le spécialiste d'un centre de vaccinations internationales. C'est au cours de cette consultation que sera décidée l'opportunité des vaccinations et des prescriptions nécessaires. Les informations et conseils que nous allons donner ne doivent, en aucun cas, la remplacer.
Le calendrier vaccinal doit tenir compte de l’obligation administrative qui protège autant le pays hôte que le voyageur du risque réellement encouru.
Le carnet international (où doivent être portées toutes les vaccinations, même non obligatoires) permet de savoir si le voyageur est protégé pour le voyage projeté et lui évitera des rappels inutiles. Les vaccins coûtent cher, et pour la majorité d’entre eux ne bénéficient d’aucun remboursement des organismes sociaux. Subir les vaccinations nécessaires sera donc, d’autant plus “douloureux” (dans tous les sens du terme) que seront nombreuses les injections, si les rappels n’ont pas été faits à temps.
En dehors d'épidémies locales, et si on excepte le cas particulier, pour les pèlerin à La Mecque, de l'obligation de la vaccination anti-méningococcique (Menveo) à faire dans un centre agréé, la seule vaccination administrativement exigible est la vaccination contre la fièvre jaune (Stamaril) à l'arrivée dans la majorité des pays des régions intertropicales d'Afrique et d'Amérique du Sud (contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire la fièvre jaune est absente du continent asiatique !).
Elle peut être exigée aux frontières de pays indemnes pour les voyageurs en provenance de pays infectés. Même non obligatoire, elle doit être conseillée dans certains pays ou certaines régions où le risque est présent, voire en extension, et où elle n'est cependant pas exigée (Afrique de l'Est, Afrique Australe, Amazonie).
Cette recommandation doit être tempérée pour les voyageurs seniors, chez qui une primo vaccination pourrait avoir des effets secondaires.
Elle doit être faite au moins 10 jours avant le départ dans un centre de vaccinations internationales.
Elle peut être pratiquée dès l'âge de 6 mois et est valide pendant 10 ans.
Si elle n’a pas été faite récemment, une vérification de l’efficacité d’un BCG ancien pourra être recommandée, surtout pour les enfants. Dans tous les cas, sont conseillées (et indispensables) les vaccinations (ou leurs rappels) contre :
Il est souhaitable d’être vacciné, (ou immunisé, ce qui peut être vérifié par une recherche d’anticorps protecteurs) :
Sur un plan pratique :
L’opportunité d’autres vaccinations sera évaluée en fonction du risque lié au voyageur lui-même (âge, grossesse, maladies évolutives ou traitements) mais aussi de la durée et des conditions du voyage (brousse, ville, confort, saison).
On pourra ainsi conseiller, surtout pour des séjours prolongés et aventureux :
Les vaccins contre la fièvre jaune, l’encéphalite japonaise et le vaccin anti-méningococcique (concernant les pèlerins vers La Mecque) ne peuvent être effectués que dans les centres de vaccinations agréés, présents dans chaque département.
Les vaccinations immunisent efficacement pour des durées variables, mais suffisamment longues, pour ne pas infliger au voyageur un calendrier d’injections trop chargé, si les rappels des vaccinations habituelles ont été faits à temps et si le médecin consulté peut évaluer l’opportunité d’autres vaccinations, en fonction de la durée, de la saison et du type de voyage.
Il est souhaitable de prévoir la consultation environ 2 mois avant le départ.
Il n’existe que peu de contre-indications vraies et définitives, en dehors de certaines allergies et d’affections évolutives qui pourraient rendre en elles-mêmes le voyage aléatoire.
Les médicaments auxquels vous êtes habitués peuvent être introuvables dans les pharmacies locales ou exister sous un nom ou un dosage différents.
Il faut aussi connaître la fréquence des contrefaçons, souvent “seulement” inefficaces, mais parfois dangereuses; dans certains pays (Chine, Vietnam, Pérou, Argentine, Nigeria...), 80% des médicaments qui circulent sont des faux.
La trousse-type que nous décrivons est, bien sûr adaptable à la destination, à la durée et au style du voyage : le nombre de produits ne doit pas être fonction de la crainte du voyageur, mais des risques réels, et de l’absence ou de l’éloignement des possibilités de soins :
Votre médecin vous prescrira les spécialités correspondantes et vous en précisera le mode d’utilisation.
Par ailleurs, vous devrez pouvoir trouver dans votre trousse :
N’emportez pas de médicaments sous des formes qui pourraient être altérées par la chaleur (sirops, suppositoires).
Les voyageurs qui suivent un traitement habituel devront l’avoir en quantité suffisante pour une durée dépassant sensiblement la durée du voyage. Il sera prudent, en cas de traitement injectable de se munir de seringues stériles et d’une ordonnance rédigée en anglais ou, mieux, dans la langue parlée dans le pays de destination.
Lors des voyages aériens, il faudra penser à garder une partie des médicaments en bagages à main, afin de ne pas être “en manque” à l’arrivée en cas de retard ou de perte. Remarquons, comme pour les vaccinations, que le prix des produits de cette trousse est à prendre en considération. Leur quantité sera adaptée au voyage et au voyageur.
Certains pourront être conservés jusqu’au prochain voyage (vérifier la date limite d’utilisation). Les porteurs de verres correcteurs (ou de lentilles de contact) auront intérêt à en emporter une paire supplémentaire, en prévision de perte ou de casse.
Vous êtes maintenant prêts à partir, vos vaccins sont faits, vérifiez encore une fois que vous n’avez rien oublié, ni dans la préparation de vos bagages, ni dans celle de vos documents (faites-en des photocopies que vous garderez sur vous plutôt que les originaux dans vos déplacements locaux).
La peur de prendre l’avion existe chez certains. C’est l’angoisse archaïque du mythe d’Icare. Certaines personnes (auxquelles il est vain de rappeler que l’avion est, statistiquement, et de loin, le moyen de transport le plus sûr) ne pourront vaincre leur anxiété que par la prise de petites doses de tranquillisants avant le départ.
Il est important de boire abondamment pendant toute la durée du vol (de l’eau ou des boissons non alcoolisées, de préférence non gazeuses) pour compenser la sécheresse de l’air de la cabine qui peut aussi entraîner une mauvaise tolérance des lentilles de contact (ceux qui en portent auront intérêt, sur les vols long-courriers, à les enlever et à utiliser leurs lunettes de rechange). L’air conditionné est, parfois, pulsé par des bouches orientables; ne les dirigez pas directement sur vous (ni sur votre voisin); cela pourra vous éviter (à lui aussi) une rhino-pharyngite à l’arrivée.
La durée des vols longs courriers” accentue proportionnellement les problèmes de circulation veineuse; il faut bouger les pieds, se lever, marcher le plus souvent possible (ce qui est plus difficile si on occupe un siège “hublot” qu’un siège “allée”), et éviter de croiser ses jambes (si tant est qu’il soit possible de le faire en classe économique!). Il est recommandé de porter des vêtements amples et des chaussures plutôt grandes si on veut pouvoir les remettre à l'arrivée! Un léger œdème, qui disparaîtra en 24 heures, n’est pas inquiétant. Les personnes souffrant de problèmes veineux peuvent (si elles ne le font déjà) prendre un traitement veinotonique, voire porter pendant le vol des bas de contention.
Les variations de pressurisation de la cabine (au décollage, en vol et à la descente) peuvent entraîner des douleurs intenses des oreilles ou des dents surtout lors de certaines affections, qui doivent être impérativement traitées avant le départ (rhumes, otites, sinusites, caries dentaires). Sinon, en cas d’affection ORL, la pulvérisation nasale de produits levant le spasme soulagera les douleurs des conduits auditifs (au décollage et à l’atterrissage).
Le “mal de l’air” est de plus en plus rare à bord des appareils modernes. Il est favorisé par la fatigue, la longueur du vol et le manque de sommeil. Préventivement (et en l'absence de contre-indications), demandez à votre médecin une prescription de "patchs" de *Scopoderm. En cas de nausées ou de vomissements, utilisez un médicament antispasmodique (*Primpéran ou *Motilium) plutôt que certains produits souvent conseillés dans le mal des transports qui peuvent entraîner une somnolence pas toujours souhaitable.
Les vols long-courriers sont aujourd'hui “non-fumeurs”; les passagers craignant que leur dépendance au tabac ne leur permette pas de supporter un sevrage de quelques heures pourront utiliser, après avis de leur médecin un patch ou des gommes à la nicotine.
A l’arrivée, on échappera difficilement aux conséquences du décalage horaire : c’est le “jet-lag”. Il apparaît après un vol long traversant plus de quatre fuseaux horaires et ses effets négatifs (fatigue, baisse des performances physiques et intellectuelles) sont proportionnels, dans leur importance et dans leur durée, au nombre de fuseaux traversés et plus nettement dans les voyages d’est en ouest que dans l’autre sens.
Schématiquement, on a intérêt à adopter le plus vite possible le rythme social de la destination (décalage des horaires des repas et décalage du sommeil au moyen de petites doses de somnifère). Les voyageurs sous traitements (diabétiques insulinodépendants, cardiaques sous anticoagulants, pilules contraceptives, ...) devront adapter leurs horaires de prises en fonction de la durée d’action des produits utilisés et du sens du décalage (allongement “relatif” de la journée dans les vols vers l’Ouest, et raccourcissement “relatif” dans les vols vers l’Est). En cas de décalage horaire important (plus de 4 heures dans les deux sens), il faudra modifier rapidement les horaires des prises, une fois arrivé à destination. On peut aussi commencer à les adapte quelques jours avant le départ.
Il n’existe pas, aujourd’hui de traitement véritablement efficace du “jet-lag” : on pourra recommander au passager qui ne pourrait s’endormir facilement pendant un vol de nuit la prise de petites doses de somnifère. Quant à la mélatonine, il n’y a pas de preuve certaine de son action, même si ses utilisateurs en vantent les résultats.
L’euphorie de votre arrivée à destination ne doit pas vous faire oublier que c’est dans les premiers jours de votre voyage que vous serez le plus exposé aux risques d’acclimatation : adaptation à la chaleur (ou au froid), au soleil, à l’altitude et surtout à l’alimentation locale.
Les vaccinations vous protègeront contre un certain nombre d’affections. Mais pour d’autres, il n’existe pas (ou pas encore) de vaccins efficaces; il est alors capital d’utiliser des méthodes de prévention “active”.
En schématisant, le but va être la protection contre les maladies transmises :
C’est le plus fréquent des problèmes de santé du voyageur.
Il est d’autant plus fréquent que la différence est grande entre le niveau sanitaire du pays d’origine du voyageur et celui du pays de destination. Cette diarrhée aiguë est, dans la majorité des cas, plus gênante que grave (sauf aux âges extrêmes de la vie).
Se laver régulièrement les mains, est la première (et la plus importante) des règles d’hygiène. La seconde est d’éviter les aliments crûs ou froids (ou refroidis). En choisissant avec soin (mais sans obsession) boissons et aliments, vous diminuerez considérablement vos risques.
L’eau minérale ou les boissons gazeuses (en bouteille capsulée, décapsulée devant vous) sont toujours préférables.
Si l'eau est souvent l'objet de toutes les méfiances, la majorité des diarrhées au cours des voyages ne lui est pas due: les œufs insuffisamment cuits, le lait non pasteurisé ou non bouilli, les glaces si tentantes seront évités dans la mesure du possible. Les viandes et poissons doivent être très cuits et mangés chauds. Les buffets, aussi appétissants soient-ils, sont souvent préparés et installés trop longtemps avant d'être consommés.
Il peut y avoir moins de risque (et plus de plaisir) à prendre un repas sur un étal de rue d'un marché de Pékin, de Mexico ou de Zanzibar (en dehors d'épidémies locales), qu'au buffet froid servi autour de la piscine d'un hôtel****.
Enfin, une rupture de la chaîne du froid dans le transport ou la conservation des aliments peut être une source non prévisible de contamination.
Le traitement de l'eau, qui concerne des voyages aventures en particulier les treks, devra prendre en compte la taille des agents contaminants (microbiens, viraux ou parasitaires). D'abord ne pas négliger l'ébullition (plus facile en altitude) et seule efficace sur tous les agents.
On peut trouver dans les boutiques de "Voyageurs" tous les systèmes efficaces (filtres, pailles, gourdes, comprimés...). Les mesures de prévention sont les mêmes pour éviter une "tourista" désagréable mais bénigne qu'une diarrhée parasitaire qui pourra se révéler après le voyage.
Si, ce qui est fréquent, on n’a pas réussi à l’éviter, cette gastro-entérite devra être traitée :
Il doit être une préoccupation majeure du voyageur en Afrique sub-saharienne surtout, mais aussi, en Asie, en Amérique latine, et à un degré moindre dans certaines régions du Moyen-Orient.
Le paludisme est une maladie fébrile qui peut être grave si elle n’est pas traitée rapidement : il faut y penser devant toute fièvre survenant pendant et, surtout, après un séjour en zone intertropicale.
Il est transmis par un moustique femelle (Anophèle), qui pique au crépuscule et pendant la nuit plus volontiers en saison humide qu’en saison sèche, et jamais au dessus de 1 500 m. Les premières mesures sont donc des mesures de protection contre ces moustiques (qui ne sont pas nécessairement ceux que vous verrez, ou dont vous sentirez les piqûres).
Livingstone écrivait vers 1860 dans la relation d’une de ses expéditions africaines : “Un seul de ces vampires, enfermé dans la gaze, vous fait passer une nuit dont on connaît les tortures... L’expérience vous apprend bien vite que battre la moustiquaire avant d’y entrer est le seul moyen de s’épargner les tourments qui soumettent le repos et le caractère à une si rude épreuve.”
Un certain nombre de maladies sont transmises par les piqûres de plusieurs espèces de moustiques, anophèles, aedes ou culex. Seules les femelles sont vectrices de ces affections virales ou parasitaires en piquant un sujet sain après s’être infectées en piquant un sujet malade.
Si les dizaines de millions de cas annuels de paludisme en Afrique sub-saharienne, dans le sud-est asiatique ou dans les régions amazoniennes, si les flambées épidémiques de dengue et de chikungunya sur tous les continents ou de fièvre jaune en Amérique du Sud sont de graves problèmes de santé publique pour les pays concernés, ils peuvent être, pour les voyageurs, un grave problème de santé privée.
Même si le paludisme est efficacement prévenu par des traitements, même si la fièvre jaune l’est par la vaccination, cela ne doit d’autant moins dispenser d’une protection individuelle contre les piqûres de moustiques, qu’elle sera le seul moyen de prévenir d’autres maladies (c’est le cas, par exemple, de la dengue, du chikungunya ou de la fièvre du Nil Occidental).
Les moustiques sont absents en altitude et dans les régions froides. Les risques de transmission sont présents partout et toute l’année en zône équatoriale humide, alors qu’en région tropicale ils sont moindres en saison sèche sauf près des points d’eau stagnantes marigots, puits, voire bidons ou tas de pneus usagés, lieux idéaux de multiplication des larves.
La protection individuelle contre les piqûres de moustiques est devenue indispensable, pour les voyageurs en Afrique, en Asie et en Océanie et maintenant sur la quasi-totalité du continent américain. à l’exception du grand nord, du grand sud et des grandes villes.
Les femmes enceintes et les enfants devront utiliser des produits aux dosages adaptés.
Pendant de nombreuses années, la chloroquine (*Nivaquine) a été le traitement préventif efficace, que l’on pouvait utiliser partout où sévissait le paludisme. Mais l’apparition puis l’extension des zones géographiques de résistance à la chloroquine ont amené à utiliser de nouveaux médicaments. On a ainsi classé les pays en groupes (dits 1, 2, 3 et bientôt 4) en fonction de l’importance de cette résistance. C’est l’appartenance du pays visité à un de ces groupes qui va dicter à votre médecin le choix du traitement.
Il peut varier en fonction de contre-indications à l’utilisation de certains médicaments (mauvaise tolérance, grossesse, âge, certaines affections), mais aussi de la durée, de la période et du type du voyage (dans le même pays les conseils de prévention différeront pour un homme d’affaires qui va séjourner en ville pendant une semaine, en saison sèche, dans un grand hôtel, et pour un “routard” qui va “crapahuter” en brousse pendant un mois, en saison des pluies).
Il peut exister des différences dans les conseils de prévention entre certaines régions à l’intérieur d’un même pays (la description de votre itinéraire sera utile au médecin consulté).
Schématiquement, en fonction de l’importance de la résistance aux traitements préventifs dans le pays visité, la prescription sera :
Dans tous les cas, vous devrez suivre votre traitement anti-paludisme pendant tout le voyage, pas avant (sauf pour le *Lariam dont la première des prises hebdomadaires doit se faire 10 jours avant le départ, pour des raisons autant d'efficacité que de tolérance), puis, ce qui est fastidieux mais indispensable, pendant les 4 semaines qui suivent le retour (car c’est dans cette période que le risque de crise de paludisme est le plus important); la *Malarone fait exception à cette contrainte ne devant être prise que pendant 1 semaine après le retour.
Pour les séjours prolongés, loin de structures médicalisées, on pourra conseiller, en cas de forte présomption de crise de paludisme, et après s’être assuré avant le départ de l’absence de contre-indications (âge, grossesse, certaines maladies cardiaques ou neuropsychiatriques) de s’auto administrer un traitement curatif par *Malarone plutôt que Lariam ou quinine aux doses que vous aura conseillées votre médecin.
Dans ces cas extrêmes, qui ne concernent qu’une minorité de voyageurs, la décision pourra être facilitée par l’utilisation de kits d’autodiagnostics de paludisme.
De nouveaux médicaments, de prévention d’une part, et des accès palustres d’autre part (dont certains sont extraits de plantes utilisées depuis longtemps en Asie), seront bientôt disponibles, avec, peut-être, moins de difficultés d’utilisation. Quant à la vaccination, qui verra le jour dans les années à venir, elle sera bienvenue surtout pour les populations des pays impaludés.
Sans minimiser le paludisme du voyageur, on doit le relativiser par rapport à la gravité du véritable problème de santé publique que sont les millions de cas qui surviennent chaque année en Asie, en Amérique latine mais surtout en Afrique sub-saharienne, sur des populations qui ont rarement la possibilité d'être traitées efficacement.
Il faut, aussi, savoir que même, bien prescrit et bien suivi, le traitement préventif n’exclut pas le risque à 100 %, et qu’il faudra toujours y penser en cas de fièvre pendant le voyage et après le retour (et même longtemps après le retour).
Si nous avons insisté sur l’importance des mesures de protection contre le paludisme (qui peut être une maladie grave), c’est pour vous informer et non vous alarmer; et pour vous rassurer nous pouvons citer les statistiques :
Nous nous devons, ici, de dénoncer le tourisme sexuel, pour le risque sanitaire qu’il fait courir au voyageur et à sa (ou son) partenaire local, mais aussi (et indépendamment de ce risque) pour la déviance qu’il représente, qu’il soit but non caché de tour-opérateurs spécialisés ou but masqué par un programme alibi.
Le “ touriste sexuel” s’expose en outre à la juridiction française si l’acte est commis sur un mineur.
La majorité des voyageurs le savent aujourd’hui, les rapports sexuels non protégés, les transfusions sanguines, les seringues réutilisées, les matériels de tatouage et de “piercing” à usage multiple exposent schématiquement, à des risques comparables, en tous cas pour leurs conséquences les plus lourdes.
La gravité des affections qui peuvent être transmises (SIDA, hépatites, syphilis....) impose des précautions draconiennes :
Ce sont les risques rencontrés en fonction des circonstances programmées ou non du voyage. Certains risques épidémiques locaux (dengue sur toute la planète, virus du Nil occidental en Amérique du Nord, SRAS en Asie du Sud-Est ou fièvre jaune en Amazonie) peuvent être tus ou minimisés par les autorités sanitaires des pays concernés.
Cela justifie de s'enquérir, avant le départ des recommandations du ministère des Affaires étrangères (site Internet www.france.diplomatie.gouv.fr), utiles tant sur le plan sanitaire que sur les plans climatique ou politique.
Les traumatismes (qui inquiètent, à tort, moins que les maladies) représentent la première cause de rapatriement sanitaire : sports à risques (le risque objectif étant trop souvent minimisé par le pratiquant surestimant ses capacités) et accidents de circulation. Il peut être difficile (mais il est capital) d’avoir conscience de ses propres limites et d’admettre que la nature (mer, montagne, désert...) est plus forte que l'être humain.
Vérifiez avant le départ, que votre assurance n’exclue pas l’activité projetée.
De la même manière, on ne” tentera pas le diable”, en affichant les signes ostentatoires d’une richesse relative (argent liquide, bijoux) dans des zones (surtout urbaines) où la pauvreté des uns, pourrait entraîner une certaine insécurité pour les autres.
Il faudra cependant veiller à ce que cette prudence ne soit pas vécue comme une défiance qui pourrait blesser une population traditionnellement hospitalière.
Les animaux venimeux (serpents, scorpions, araignées, poissons) font souvent peur. Leurs piqûres ou morsures sont d'une part exceptionnelles (l'animal fuyant l'homme) et d'autre part, rarement graves. L’immobilisation du patient et l’administration de tranquillisants sont les premières mesures d’urgence à prendre après avoir essayé d’identifier l’animal. En l’absence de sérum spécifique dans sa trousse, on prendra cependant rapidement un avis médical.
L’air conditionné (omniprésent, dans les hôtels, les magasins, les lieux publics, les moyens de transport) est souvent si agressif qu’il peut être source d’affection rhino-pharyngées. Il faut, aujourd'hui, dans de nombreux pays, prendre en compte un facteur pouvant aggraver nombre de pathologies existantes (en particulier respiratoires ou cardiaques): il s'agit de la pollution atmosphérique urbaine, dont certains pics, s'ils sont préoccupants pour la population permanente, peuvent l'être pour un voyageur fragile.
Les baignades en eau douce doivent être évitées, partout, même si l’eau y est claire et que les populations locales vous y invitent (risque d’affections parasitaires ou infectieuses).
La prévention (il n’existe pas de vaccination), impose de considérer les eaux douces comme étant, a priori, suspectes. En cas de contact obligé (traversée de gué), il est préférable de rester chaussé et habillé. Il y a moins de risque (si on sait nager) à se baigner au milieu d’un lac ou d’un étang que sur sa rive.
Les torrents, ou les petites rivières (qui coulent sur un lit de sable ou de rochers) présentent moins de risques parasitaires que les eaux stagnantes.
L’eau de mer est sur un plan parasitaire et microbien plus sûre, sauf à proximité de sources de pollution (évacuation des eaux usées des villes ou des grands hôtels, voire catastrophes écologiques accidentelles ou non). Par contre, peuvent y exister des risques de blessures (par coraux, coquillages ou rochers), de piqûres (oursins, méduses ou poissons). On y remédiera efficacement par le port de chaussures adaptées à semelles suffisamment épaisses (chaussons de planche à voile). Les piqûres « urticariantes » (méduses) sont spectaculaires et surtout dangereuses par la panique qu’elles entraînent quand elles surviennent en pleine mer. Il est exceptionnel qu'elles soient graves (elles peuvent l'être en Australie le long de la Grande Barrière de corail).
Sur les plages, aussi belles soient-elles, le risque de contact avec des sources de pollution soit chimiques, soit parasitaires (chiens vagabonds, bétail) nécessite de ne pas s'allonger sur le sable sec sans matelas (une serviette de bains, une rabane ou un paréo, peuvent ne pas être des protections suffisantes); choisissez de préférence, pour vos bains de soleil, une zone de plage “lavée” par le flux des marées.
Certains poissons venimeux peuvent être toxiques même morts ; évitez de manipuler les poissons à épines. En cas de piqûre, on désinfectera (de préférence, et si possible, avec de l’eau de mer) et, en l’absence de sérum spécifique, on contactera le plus rapidement un centre médicalisé local.
Les risques de noyade, pour graves qu’ils soient, ne sont pas plus fréquents que sur nos côtes. Avant de vous mettre à l’eau, observez le comportement des “locaux” et renseignez-vous sur l’existence de courants et de prédateurs (requins).
La plongée sous-marine, ne doit se faire que sous la surveillance de moniteurs spécialisés, dans des centres bien équipés disposant de matériel fiable (ce qui doit être vérifié avant toute utilisation). La première des règles est de ne jamais plonger seul. Les accidents graves ou bénins, qu’ils soient dus au matériel ou au plongeur, sont la conséquence de la différence de pression entre l’atmosphère et le milieu sous-marin : accidents de descente (intoxication par le gaz carbonique, dû à un matériel défectueux, pouvant entraîner l’ivresse des profondeurs voire une perte de connaissance) et accidents de remontée (syndrome de décompression) qui justifient de considérer comme potentiellement grave toute fatigue ou toute somnolence survenant après la remontée. Ces accidents qui peuvent nécessiter une réanimation lourde surviennent moins chez les plongeurs néophytes que chez des plongeurs qui croient ne plus l’être.
D’autres incidents sont heureusement moins graves, mais plus fréquents : hypothermie après un trop long séjour sous l’eau, barotraumatismes très douloureux au niveau de l’oreille, des sinus ou des dents cariées. Il est capital de respecter les contre-indications absolues à la plongée : ce sont les antécédents de maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, neurologiques ou ORL. Pour des raisons de différences de pression, on évitera de plonger pendant 24 heures avant ou après un voyage aérien ou une ascension en haute montagne.
On doit se souvenir qu’un “ coup de soleil” est une brûlure, dont les méfaits à court terme sont évidents et dont les risques à long terme (vieillissement prématuré de la peau et surtout cancer cutané) sont maintenant rapportés utilement par les médias et connus du public.
L’intensité du rayonnement solaire augmente à mesure qu’on se rapproche de l’équateur. Il faut s’en méfier même (et peut-être surtout) si le ciel est nuageux mais aussi si l’air est plus “pur” : haute montagne, pleine mer, désert. L’exposition devra donc, être très progressive en appliquant des produits solaires à haut indice de protection (> 25 voire 30 ou même 40 pour des peaux fragiles en particulier les enfants).
La discussion reste ouverte entre les avantages et les effets pervers des protections à haut indice, qui peuvent permettre de rester plus longtemps exposé à un rayonnement nocif.
On se méfiera, surtout chez le jeune enfant et le sujet âgé, des risques de “coup de chaleur” ou d’insolation (maux de tête, rougeur du visage, accélération de la respiration) : urgence à trouver une zone d’ombre, à faire boire et à humidifier la tête et la nuque.
Les voyageurs qui prennent un traitement habituel devront s’assurer de l’absence de risque de photosensibilisation (coup de soleil pour une exposition minime).
On dit volontiers que l’on va en montagne pour “s’oxygéner”. C’est le contraire qui se passe, car, si l’air y est plus pur, l’oxygène y est plus rare. Là est la cause des incidents mineurs ou des accidents graves (en dehors des accidents traumatiques).
Il est donc souhaitable, avant tout séjour sportif en haute altitude (trek himalayen ou andin, ou sur les neiges du Kilimandjaro...) de faire pratiquer dans un service spécialisé, une épreuve de tolérance à la baisse de la pression d’oxygène (test d’aptitude à l’hypoxie), complémentaire des examens classiques (radiographies pulmonaires et électrocardiogramme) qui ne révèleraient que des contre-indications relatives ou déjà connues.
Il n’est pas nécessaire de monter très haut pour subir les désagréments du mal aigu des montagnes. Il peut apparaître à partir de 2 500 mètres, quelques heures après l’arrivée; il ne concerne pas seulement les alpinistes ou les randonneurs, il peut aussi concerner les voyageurs qui arrivent par avion dans une destination située à haute altitude (à Cuzco, 3 300 mètres ou à La Paz 3 650 mètres, par exemple). Il touche un sujet sur deux et pourra se répéter chez un même sujet à chaque exposition.
Il n’est fonction ni de l’entraînement, ni de la condition physique, qui sont cependant des atouts capitaux pour la réussite d’une expédition en haute altitude ou d’un trek en moyenne altitude (souvent beaucoup plus fatiguant qu’on ne le pense avant le départ).
Il est favorisé par l’intensité de l’effort, la déshydratation (d’où la nécessité de boissons abondantes), l’insomnie, mais aussi l’usage de somnifères et d’alcool).
Il se manifeste par maux de tête, malaise général, insomnie, nausées et par un essoufflement sans rapport avec l’effort accompli voire l’apparition d’un œdème localisé (gonflement du visage, des mains ou des pieds).
Les mesures doivent être prises rapidement pour éviter les complications :
La prévention des accidents passe par trois règles d’or, jamais transgressées par les professionnels :
Pour les treks et les expéditions de très haute altitude, le médecin consulté, pourra conseiller la prise d’acétazolamide (*Diamox) et, éventuellement, d’un inhibiteur calcique (*Adalate) depuis la veille de l’ascension jusqu’à son but final.
La présence d’un professionnel de la montagne (ou d’un médecin) apte à décider, en cas de nécessité, des solutions d’urgence (redescente, mise en route de traitement, ou utilisation du caisson hyperbare portable) sera un gage de sécurité pour l’équipe.
La montagne, en outre, peut être responsable de problèmes dus au froid, majorés par le vent et l’humidité (gelures, hypothermie), au soleil direct (brûlures) ou réfléchi (nécessité de lunettes “intégrales”), enfin d’accidents traumatiques (chutes avec risques d’entorses ou de fractures, avalanches).
Les précautions d’hygiène alimentaire (en particulier quant aux boissons) et d’hygiène corporelle (vêtements de rechange secs, soins des pieds) sont primordiales. La fréquence des parasites tels que puces et poux nécessite de prévoir une poudre antiparasitaire pour les nuits dans les villages lors des treks de moyenne montagne dans l'Himalaya ou dans les Andes.
Tous les professionnels le savent, la meilleure des préventions reste (comme en mer et comme dans le désert) le respect du milieu et la connaissance de ses propres limites.
La femme enceinte, le petit enfant et le senior peuvent voyager dans des conditions voisines de celles des autres voyageurs, en excluant les conditions extrêmes d’insalubrité, d’insécurité, de chaleur, de froid, d’altitude... soit toutes les situations où l’environnement pourrait représenter un risque pour l’équilibre (peut-être plus précaire) de ces voyageurs particuliers, pour lesquels des mesures précédemment recommandées pourraient être contre-indiqués (certains vaccins ou médicaments de prévention du paludisme).
S’il s’agit d’un voyage obligatoire (déplacement professionnel, par exemple), il n’existe pas de contre-indication absolue dés lors qu’il s’agit d’une grossesse sans problème.
S’il s’agit d’un voyage touristique, il est préférable de choisir une destination “facile”.
Certaines compagnies aériennes internationales n’acceptent pas à bord de passagères à partir du 8e mois de grossesse.
La période à conseiller pour voyager, se situe entre 16 et 28 semaines; on sait alors que la grossesse est normale, que le risque d’avortement spontané est passé et qu’il n’existe pas encore de risque d’accouchement prématuré.
Pendant le vol, on peut ajouter aux conseils habituels, le port de collants de contention, qui amélioreront les inévitables petits problèmes circulatoires.
Certains vaccins étant contre-indiqués chez la femme enceinte, il est souhaitable de prendre l’avis d’un centre agréé. Il pourra délivrer une attestation de contre-indication.
Pour la prévention du paludisme, la Nivaquine (pour les pays du groupe 1), mais aussi la Savarine et maintenant le Lariam peuvent être pris sans crainte pour les voyages dans les pays des groupes 2 et 3; par contre pour ces mêmes régions le recul n'est pas encore suffisant pour affirmer l'innocuité de la Malarone et dans les pays du groupe 4 (certaines régions d'Asie du Sud-Est), les cyclines restent contre-indiquées.
Le traitement de présomption d’une crise de paludisme supposée sera la quinine (qui n’a jamais été cause d’avortement contrairement à ce qui a pu être dit), mais il est capital qu’une femme enceinte ne soit pas exposée donc qu’un voyage dans des pays du groupe 4 puisse être évité.
Les produits répulsifs habituellement conseillés en région tropicale sont contre-indiqués pendant la grossesse; les lotions à base de citronnelle n’assureront qu’une protection relative.
Tous les conseils de prévention exposés plus haut, restent valables en insistant sur la nécessité absolue de prendre un avis médical au moindre doute, car aux risques des maladies s’ajoute celui de la nocivité de certains traitements pendant la grossesse.
Les activités physiques intenses (dont la plongée et les séjours en haute altitude) seront, bien entendu contre-indiquées.
Enfin, il sera utile de vérifier que le contrat d’assurance n’exclue pas le “risque” grossesse.
A partir de quel âge un enfant peut-il voyager ? Très tôt, bien sûr, mais nous parlons ici surtout de l’intérêt et du plaisir retiré du voyage touristique par le couple enfants parents et moins du déplacement obligatoire d’une famille dans le cas d’une expatriation professionnelle. Nous ne sommes pas convaincus du bonheur du nourrisson voyageur, mais nous sommes convaincus des soucis de ses parents pendant le voyage.
Y a-t-il des voyages contre-indiqués pour un enfant en bonne santé ? Non sauf si le voyage en lui-même peut remettre en question cette bonne santé :
Plus qu’un adulte, un enfant a besoin de diversité de ses pôles d’intérêt : les activités, quelles qu’elles soient, devront être interrompues par des périodes ludiques (baignades, jeux, repos..). Il faudra donc éviter un programme «monotone », qui lasserait d’abord l’enfant puis très vite les autres participants.
On doit, peut-être, prendre en compte le risque du traumatisme psychologique que pourrait subir (sans explications préalables) un enfant au contact d’une grande pauvreté (plus choquante en ville que dans les campagnes ou « en brousse»)
Nous n’allons pas décrire ici un catalogue de prévention de tous les risques possibles, mais resterons disponibles pour des conseils ponctuels sur notre email. Les vaccinations classiques et leurs rappels, sont, pour la plupart d'entre eux "à jour" chez les enfants scolarisés. Quant à l’opportunité d’autres vaccinations en fonction de la destination choisie, de la période du voyage ou de l’âge des enfants, nous pourrons y répondre au cas par cas. Les enfants n’ont, en général, aucune notion de l’importance de l’hygiène ni alimentaire ni corporelle. Les règles doivent être, plus encore que pour les adultes, suivies avec rigueur: lavage fréquent des mains, aliments cuits, consommés chauds, fruits pelés ou lavés par une eau traitée, boissons capsulées.
Le soleil doit être considéré comme un ennemi du petit enfant, et à court terme (coup de chaleur) et à long terme (risques cutanés). L’exposition ne doit se faire que si l’enfant est protégé par un chapeau, un tee-shirt, des lunettes de soleil et une crème d’indice protecteur élevé.
La diarrhée qui est le symptôme le plus fréquent en voyage peut entraîner une déshydratation d’autant plus rapide et grave que l’enfant est plus jeune. Les mesures préventives doivent être draconiennes (surveillance stricte mais pas toujours facile, de l'hygiène alimentaire pendant tout le voyage). La première et la plus importante des mesures curatives est la réhydratation, par solutions type SRO (sels de réhydratation orale) qui doivent être présentes dans la trousse pharmaceutique. En cas de persistance, d'une diarrhée surtout si elle est fébrile, il faudra considérer la situation comme une urgence vraie et consulter le plus rapidement possible.
Même constat pour toute fièvre élevée, quelle qu’en soit la cause (coup de chaleur, infection microbienne, virale ou parasitaire), en ayant à l’esprit dans les pays impaludés (surtout dans les pays du groupe 3) que le paludisme de l’enfant peut revêtir des formes trompeuses et graves. Nous n’insisterons jamais assez sur l’importance de la prévention par un traitement antipaludéen en fonction de l’âge et de la destination (en gardant à l'esprit la très grande toxicité des médicaments utilisés s'ils sont pris à doses anormales donc à ne pas laisser à portée des enfants) et par l’utilisation de répulsifs efficaces (mais différents de ceux des adultes) et de moustiquaires (on en trouve facilement adaptables aux lits d’enfants et aux berceaux).
Toutes ces mises en garde étant dites, comme chez les adultes, l’immense majorité des voyages avec de jeunes enfants se passe bien et ceux qui ont dépassé les craintes de la " première fois " ne rêveront que de repartir ensemble.
C’est aujourd’hui une évidence de constater que, de nos jours, certains voyagent à un âge auquel, il y a encore quelques décennies, il était impensable que l’on puisse voyager ailleurs que “du lit au fauteuil et du fauteuil au lit”. Tant mieux, mais c’est aussi une évidence, qu’à mesure que l’âge avance les risques augmentent; non pas tant ceux liés aux affections en elles-mêmes, qu’à leurs conséquences sur un organisme, souvent moins prompt à se défendre.
Avant le départ il est capital de souscrire de “bons” contrats d’annulation, d’assistance et d’assurance.
Comme tous les voyageurs, il veillera à la validité de ses vaccinations anciennes. Au delà de 60 ans, la primo vaccination contre la fièvre jaune peut présenter certains risques de complications, et là où elle est habituellement conseillée sans être obligatoire, il est préférable de ne pas la faire, et de demander au voyageur de redoubler d'attention quant à la protection contre les piqûres de moustiques.
Un voyageur senior sans maladie préexistante n’aura pas à prendre de précautions plus importantes que ses cadets sauf, devoir penser en permanence à se réhydrater lors d’activités fatigantes par grandes chaleurs. Sans vouloir le protéger excessivement (ce qui l’irriterait sans doute), on pourra lui recommander, en cas de fortes chaleurs, la sieste, le port d’un chapeau et boire, boire, boire...
Par contre, celui qui est suivi pour une maladie chronique (mais cela vaut autant pour le voyageur plus jeune), devra consulter son médecin afin d’évaluer les risques encourus. Il devra être en possession d’un rapport médical suffisamment explicite (si possible rédigé en anglais) et de tous ses médicaments prévus largement et répartis, pendant le vol, entre bagages de cabine et de soute.
Son cas rejoint celui de tous les “malades” qui voyagent, indépendamment de leur âge. Nous n’en avons pas parlé, car ils relèvent de la compétence du spécialiste qui les suit. Il faut savoir, qu’aujourd’hui ils sont de plus en plus nombreux à voyager, qu’ils soient cardiaques, insuffisants respiratoires, diabétiques ou handicapés, voire cancéreux ou séropositifs au VIH sous traitements. Leur affection pourra ne pas être un obstacle au voyage, à la condition qu’ils suivent les conseils adaptés à leur cas et qu’ils connaissent, ce qui est plus souvent le cas que le voyageur en bonne santé, leurs propres limites.
Le bénéfice qu’ils pourront en retirer va, aujourd’hui, jusqu’à faire évoquer l’amélioration par le voyage de la santé de certains grands malades chroniques.
Toutes les situations n’ont pas été évoquées dans ce texte qui a été le moins “médicalisé” possible (peut- être trop quand même) afin, d’une part de le rendre accessible à tous et d’autre part de ne pas transformer le voyageur en un obsessionnel des risques, ce qui lui ferait perdre une grande partie de son plaisir.
Votre voyage est maintenant terminé. Votre vol de retour s’est passé aussi bien qu’à l’aller (surtout si vous n’avez pas oublié de le reconfirmer). Vous avez encore la tête pleine de tout ce que vous avez vu.
Les informations et les conseils que nous vous avons prodigués, vous auront aidé, si vous les avez suivis, à éviter des situations, d’autant plus désagréables et « insécurisantes » qu’elles seraient arrivées loin de chez vous.
Répétons le : vous devez continuer à prendre vos médicaments antipaludéens pendant encore 1 à 4 semaines en fonction du produit et non pas du risque supposé.
Toute fatigue, toute fièvre, toute diarrhée, toute éruption cutanée, toute fatigue inexpliquée, en fait tout problème de santé survenant dans les semaines, voire dans les mois qui suivent, devront vous faire consulter votre médecin, en n’oubliant pas de lui préciser où et quand vous avez voyagé.
Souhaitons que son diagnostic ne soit que celui d’un “blues du retour”, classique “déprime” d’après voyage, dont le plus efficace des traitements est de repartir le plus vite possible!
Les conseils et informations fournies ne doivent pas remplaçer la relation qui existe entre le visiteur du site et son médecin.
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