Dans l’hémisphère nord, le solstice d'hiver est de retour comme chaque année. Très attendu par les skieurs alpins en quête de belles sensations, il l’est aussi pour tous les passionnés de nature et d’air pur souhaitant découvrir la montagne autrement… lors d’une randonnée à raquette. Mais en quoi consiste vraiment cette activité outdoor ? Comment choisir ses raquettes à neige ? Quelle est la tenue adéquate à adopter ? Pour celles et ceux qui s’interrogent, voici un petit décryptage.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une randonnée à raquette ?
Envie de partir à la neige et de découvrir la montagne sous un angle différent ? En plein hiver, en chaussant des raquettes, on devient un véritable trappeur des temps modernes. Bien qu’il faille s’y habituer au début, les raquettes, légères et très stables, ont l’avantage de s’adapter parfaitement au mouvement naturel de la marche. Elles permettent de passer presque partout et de ne pas s’enfoncer dans la poudreuse tout en s’amusant. En montée, la neige adoucit la pente, en descente, on se laisse glisser. Grâce à elles, on parcourt aussi bien des sentiers balisés que des lieux plus reculés, vierges de toute présence humaine, sur lesquels on fait sa trace en toute sécurité. Que ce soit dans les forêts boréales de Laponie, près d’un fjord au Québec, au cœur du Queyras, au pied des glaciers de la Vanoise, ou entre les burons de l’Aubrac, elles donnent accès à un monde à part, feutré, silencieux et pourtant si vivant, plus difficile à pénétrer en ski ou même en été. La montagne se dévoile sous un autre jour : immaculée, recouverte de flocons scintillants fraîchement tombés, parsemée de petites empreintes laissées par une faune sauvage furtive mais bien présente : lapins, chamois, isards, bouquetins…
Une randonnée à raquette a cela de magique qu’elle permet, loin des pistes bondées, de découvrir la montagne par ses recoins les plus secrets. À travers des paysages féériques, on s’immisce dans un monde à part, inaccessible autrement. On se faufile sur des chemins qui n’en sont pas l’été. La montagne se dévoile sous un autre jour. La neige craque sous nos pas, tandis que nos jambes s’enfoncent doucement dans la neige. On contemple les gros flocons, encore intacts, fraîchement tombés sur les branches des sapins. Sous le chant cristallin de quelques oiseaux qui résonne dans ce silence, on observe de-ci de-là les petites empreintes de la faune montagnarde, furtive mais bien présente, comme celles du lagopède, de l’hermine, du lièvre, du chamois, de l’isard, du bouquetin, du cerf… et peut-être du magnifique et rare coq de bruyère. Puis, quand le soleil s’invite et pointe le bout de son nez, il vient sublimer ce cadre enchanteur : tout scintille. C’est l’apothéose !
Que ce soit dans les forêts boréales de Laponie, près d’un fjord au Québec, au cœur du Queyras, au pied des glaciers de la Vanoise, ou entre les burons de l’Aubrac, cette activité requiert un certain effort physique : plus ou moins intense selon la nature du terrain, le choix de l’itinéraire, l’altitude à laquelle on évolue, et de la durée (quelques heures ou une journée complète). On peut tout aussi bien suivre des sentiers balisés que faire du « hors-piste » : c'est-à-dire traverser des étendues immaculées sur lesquelles faire sa trace dans la neige fraîche. Dans ce dernier cas, il est fortement conseillé d’être accompagné d’un guide.
Quant à l’usage de ce drôle de matériel, rassurez-vous, on s’y habitue très vite, c’est assez inné. Légères et très stables, les raquettes épousent parfaitement le mouvement naturel de la marche. Cela dit, dans la poudreuse, pour être sûr de ne pas vous emmêler les pinceaux (et de chuter), il suffit d’écarter un peu vos jambes et de lever vos genoux. Le matériel (cale de montée, arrière de la raquette à attacher, bâtons), fera le reste dans les montées et les descentes, où la neige adoucit la pente et permet de glisser. Ainsi, les raquettes vous permettront de passer presque partout.
Tout l’équipement nécessaire pour faire une randonnée à raquette
Entre la tenue d’un skieur nordique et celle d’un skieur alpin, voici un petit topo de la tenue idéale pour pratiquer l’activité raquette à neige.
1) Les raquettes, bâtons et chaussures…
Pour commencer, pas de randonnée à raquette sans raquettes ! Différents modèles existent (en plastique, en aluminium, en acier allié voire en bois à l’ancienne) et sont à choisir en fonction de plusieurs critères : le poids du randonneur qui peut impacter la portance ; la pratique visée, que l’on soit débutant ou confirmé, la largeur de la raquette peut être différente ; le type de chaussures utilisées. Dans tous les cas, quel que soit le modèle de raquettes choisi, elles s’adaptent à une multitude de types de chaussures par un système de sangles et de serrage réglable. Elles disposent aussi de crampons pour bien accrocher à la pente et d’une cale de montée. Ainsi le talon descend moins bas dans les montées, ce qui est moins fatiguant. Lors de sorties encadrées par un guide professionnel, les raquettes sont fournies et tiennent compte de toutes ces conditions. Les bâtons télescopiques vont également de pair avec la location de raquettes : ils permettent un meilleur équilibre et plus de stabilité dans les zones de dévers ou dans la poudreuse. Côté chaussures, il existe des chaussures spécialisées avec une fixation latérale automatique, mais pas toujours faciles à trouver en location. Le mieux reste encore d’emmener ses propres chaussures de randonnée spéciales hiver : à tige haute, rigides et imperméables. Les après-ski en mousse sont à proscrire car ils ne tiennent pas assez bien la cheville. Enfin, lors d’une randonnée à raquette hors sentiers balisés, on ne part jamais sans un matériel de sécurité individuel, l’ARVA (Appareil de Recherche de Victimes d'Avalanches), et collectif (une pelle à neige, une sonde, une trousse de secours généralement transportés par le guide en rando organisée).
Pour commencer, il faut bien choisir ses raquettes parmi les divers modèles : en plastique, en aluminium, en acier allié voire en bois à l’ancienne. Le choix se fait en fonction de plusieurs critères : le poids du randonneur qui peut impacter la portance ; la pratique visée, que l’on soit débutant ou confirmé, la largeur de la raquette peut varier ; le type de chaussures utilisées. Dans tous les cas, quel que soit le modèle choisi, elles s’adaptent à une multitude de types de chaussure par un système de sangles et de serrage réglable. Elles doivent disposer aussi de petits crampons pour bien accrocher à la pente et d’une cale de montée. Ainsi, le talon descend moins bas dans les montées, ce qui est moins fatiguant.
Lors de sorties encadrées par un guide de montagne, les bâtons télescopiques (réglables) avec larges rondelles vont généralement de pair avec la location de raquettes. Ils permettent de soulager la pression sur les membres inférieurs, en descente comme en montée, de garder l’équilibre (surtout dans les devers), voire à se relever en cas de chute. Du moins, s’ils sont correctement utilisés. Oubliez cette célèbre réplique : « Flexion, on plante le bâton, on tourne autour du bâton, extension ! ». Et bien, non, non, ne suivez pas ce conseil à la lettre ! D’autre part, l’usage des bâtons favorise une meilleure posture, un rythme de marche plus fluide et une respiration optimale grâce à une bonne ouverture de la cage thoracique.
Côté chaussures, il en existe avec une fixation latérale automatique mais pas toujours faciles à trouver en location. Le mieux reste encore d’utiliser ses propres chaussures de randonnée d’hiver qui feront très bien l’affaire : à tige haute, rigides et imperméables. Les après-skis en mousse sont à proscrire pour des raisons de sécurité (ils ne tiennent pas suffisamment bien la cheville).
Enfin, pour réaliser une randonnée à raquette dans les meilleures conditions, il est conseillé de partir avec un guide de montagne. Il vous apportera la connaissance des lieux, vous apprendra à déceler les traces laissées dans la neige par la faune sauvage et sera particulièrement vigilant sur votre sécurité. En effet, hors-piste, la pratique de cette activité n’est pas sans risques surtout s’il y a eu de fortes chutes de neige récentes : le manteau neigeux peut être très instable. Le guide connaissant parfaitement le terrain, la montagne et ses dangers, tiendra compte de toutes ces données pour établir un itinéraire sécurisé. Dans tous les cas, hors sentiers balisés, on ne part jamais sans un matériel de sécurité individuel, l’ARVA (Appareil de Recherche de Victimes d’Avalanches), et collectif (une pelle à neige, une sonde, une trousse de secours). Et si vous n’êtes pas accompagné par un guide, il est important de bien se renseigner, avant de partir, sur les prévisions météorologiques au bureau d’informations de la station de ski ou au bureau des guides.
2) Le haut du corps
Comme pour le ski alpin ou le trekking, la règle des 3 couches de vêtements respirants et chauds s’applique pour le haut du corps lors d’une randonnée à raquette. Selon les conditions météo du moment ou sa propre résistance au froid, ces couches peuvent être enlevées ou rajoutées au cours de la journée. La première couche respirante est un sous-vêtement à manches longues ou t-shirt en fibres synthétiques (voire en laine mérinos) qui évacue la transpiration et conserve la chaleur corporelle. Le coton est à bannir. La seconde couche isolante consiste en une polaire qui recueille l’humidité de la première couche tout en protégeant du froid. Selon les températures et le nombre d’heures de marche, il est possible d’enfiler une polaire sans manches afin d’avoir plus de liberté de mouvement. La troisième couche, quant à elle, est imperméable, capable d’évacuer la transpiration et d’être étanche aux intempéries (neige, pluie, vent). Il s’agit d’une veste coupe-vent et compacte type Gore-Tex® (avec capuche) qui est légère et peut être rangée facilement dans le sac à dos.
3) Le bas du corps
Pendant l’activité, notre corps a tendance à dégager beaucoup de chaleur surtout au niveau des jambes. L’idéal est de porter un pantalon déperlant, léger et élastique permettant une bonne amplitude de mouvement et une évacuation de la transpiration. Il est aussi possible de se munir d’un pantalon avec des aérations, ouvertures à zip, sur les côtés afin d’encore mieux réguler la température. Lorsque l’on monte en altitude, un collant thermique sous le pantalon est vivement conseillé pour palier au froid. Autre point essentiel, si le pantalon ne les intègre déjà pas, les guêtres sont l’accessoire impératif afin que la neige ne rentre dans le pantalon et/ou les chaussures. Et pour conserver les pieds au chaud pendant toute la rando, rien de mieux que des chaussettes hautes en laine ou à base de textile respirant : exit encore celles en coton, longues à sécher, et qui peuvent provoquer des ampoules.
4) Les autres indispensables
Lors d’une randonnée à raquette, il est aussi nécessaire de bien protéger ses extrémités comme ses mains avec des gants étanches légers ou gants de soie. En revanche, pas de moufles, il faut pouvoir prendre à pleine main les bâtons, ou se rattraper si on se déséquilibre. Pour la tête, préférez un bandeau, cela vous permettra de ne pas trop transpirer, ou une casquette en cas de fort soleil. Pour le cou, un cache-col sera parfait. D’autre part, la réverbération du soleil étant plus importante sur la neige et en altitude, ce qu’on appelle l’effet albédo, il faut s’équiper d’une bonne paire de lunettes de soleil (catégorie 3), et ne pas oublier une crème solaire adaptée à la montagne. Enfin, un petit sac à dos (20 ou 30l) est toujours utile pour transporter vos affaires personnelles : vêtements à rajouter ou à retirer suivant la météo, bonnets et gants plus chauds à enfiler une fois à l’arrêt, une gourde d’au moins 1l d’eau pour bien s’hydrater pendant l’effort, un thermos avec boisson ou soupe chaude (qui ne gèlera pas s’il fait moins de 0°C), un en-cas pour se booster si besoin (barres de céréales, fruits secs, pâtes de fruits) et une lampe frontale, car la nuit tombe vite en hiver et la randonnée peut durer plus longtemps que prévu.