Le premier, une île, se situe à la pointe sud de l’Inde, baignée par l’océan Indien. Le second, un vaste territoire, s’étend au cœur de l’Asie du Sud-Est. Entre cultures en terrasses, forêts, montagnes, plages de rêve et temples bouddhistes, le Sri Lanka ou la Thaïlande offrent tous deux de somptueux paysages, mais aussi d’innombrables richesses culturelles. Sans oublier leurs populations d’une incroyable gentillesse, leurs gastronomies succulentes et leurs modes de vie profondément spirituels. En rando, à vélo, en tuk-tuk, en bateau, en train, en safari, lors d’un séjour bien-être ou en snorkeling, on vous embarque dans un voyage à travers les traits communs et les différences de ces deux belles destinations, pour peut-être vous aider à choisir votre prochaine terre d’aventure. Qui sait ?
Des paysages fabuleux et une nature généreuse
Au Sri Lanka : plantations de thé, forêts tropicales et monts embrumés
Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme « l’île émeraude » ! De 435 km de long et 225 km de large, le Sri Lanka est en grande partie recouvert d’une végétation verdoyante. Forêts tropicales ou subtropicales (40% de sa superficie), terres basses et plaines fertiles (15%) sur lesquelles dévalent de magnifiques plantations de thé et d’épices façonnent ses paysages intérieurs.
Les cultures les plus remarquables du Ceylan, thé noir mondialement connu, se trouvent au centre du pays, sur les pentes des monts Knuckles, dans le parc national de Rangala, entre Kandy, Heeloya et Matale. C’est d’ailleurs dans cette région, véritable réservoir d’eau du Sri Lanka, que l’on peut faire l’ascension du rocher de Maningala (500 m de dénivelé) promettant une vue splendide sur les rizières en terrasses, les villages, les forêts de pins et les collines coiffées d’une mer de nuages.
Autre beauté immanquable lors d’un voyage au Sri Lanka, le tronçon qui relie Kandy à Ella, l’un des plus beaux trajets à faire en train. Dans les wagons bleus aux fenêtres ouvertes aux vents, au contact de la population locale, les décors qui défilent sont grandioses : falaises à-pic, champs de thé, chutes d’eau, forêts d’eucalyptus… On serpente, en pleine contemplation, le cœur du pays sur cette mythique voie ferrée, vestige de l’époque coloniale.
Un peu plus au sud, on rejoint le parc national des Horton Plains, un vrai concentré de merveilles et un spot de randonnée prisé. Situé à environ 2 200 m d’altitude, ses 3100 hectares de hauts plateaux, protégés depuis 1969 et inscrits par l’Unesco au patrimoine mondial, abritent des prairies aux orchidées sauvages, des marais et rivières sinueuses, des montagnes et forêts mystérieuses plongées dans la brume, aux arbres exotiques et 750 variétés de plantes. Du mirador Mini World’s End à World’s End, les panoramas ne cessent de nous émerveiller. Sans compter Baker’s Fall, une merveilleuse cascade qui jaillit tel un avant-goût de celle de Bambarakanda, un peu plus loin, de 240 m de haut, la plus grande du Sri Lanka.
En Thaïlande : îles paradisiaques, montagnes karstiques et rizières en terrasses
Si le Sri Lanka possède au sud et à l’est de longues plages dorées, plutôt houleuses, propices au surf, telles que Mirissa, Tangalle, Nilaveli ou Uppuveli, c’est bien la Thaïlande qui remporte la palme (le masque et le tuba) côté balnéaire. En effet, le sud du pays, lové entre la mer d’Andaman et le golfe de Thaïlande, compte près de 500 îles. Eaux turquoise, sable blanc, cocotiers, rochers basaltiques, fonds marins exceptionnels… elles sont un paradis pour les amateurs de snorkeling et de de plongée. Parmi les plus belles et les plus populaires - la liste est longue - se démarquent : Koh Yao Yai, Koh Phi Phi et la plage de Maya Bay, Krabi et la plage de Railay, Koh Lanta, Koh Tao, Koh Samui ou Koh Samet proche de Bangkok. Plus confidentielles, les îles de Koh Kood ou de Trang et leurs charmants villages de pêcheurs sont le lieu idéal pour une robinsonnade privilégiée loin des foules. Pour l’idylle absolu, une croisière en catamaran dans la baie de Phang Nga, permet d’accéder aux îles de Koh Phing Kan (James Bond Island), Koh Pan Yi, Koh Nakha Noi, Koh Hong East, ou Koh Dam Kai, de véritables édens avec leurs lagons cristallins, pics de calcaire, plages de sable fin et mangroves.
Mais un voyage en Thaïlande ne se résume pas qu’à la découverte de ses îles… la partie continentale du territoire renferme également de somptueux décors. C’est le cas du parc national d’Erawan avec ses cascades sur sept niveaux et piscines naturelles nichées au cœur d’une jungle luxuriante, et accessibles par un sentier balisé d’environ 2 km. Tout comme le parc national de Khao Sok au sud, dans la province de Surat Thani, qui regorge de splendeurs : imposantes montagnes en karst, grottes, forêt tropicale humide (l’une des plus anciennes du monde, âgée de 160 millions d’années) à explorer à pied ou à VTT. À proximité, le lac Cheow Lan couleur émeraude, avec ses impressionnants pitons calcaires et ses maisons flottantes, se dévoile en long tail boat. Sinon, le parc national d’Umphang, classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité et situé au nord-ouest de la Thaïlande, est un formidable terrain d’aventure avec sa magnifique forêt tropicale d’altitude, les splendides chutes de Thi Lo Su (les plus grandes d’Asie du Sud-Est), et la rivière Mae Klong à descendre en rafting.
Enfin, comme au Sri Lanka, la Thaïlande est parsemée de belles rizières en terrasses, ce qui lui vaut le surnom de « bol de riz de l’Asie du Sud-Est ». Elles sont particulièrement vastes et éclatantes au nord du pays, dans la région de montagnes de Chiang Mai, accessible en train.
Une faune sauvage abondante et des fonds marins préservés
Au Sri Lanka : éléphants, léopards et singes…
Avec ses 26 parcs nationaux qui s’étalent sur plus de 5 700 km², le Sri Lanka est l’un des rares pays d’Asie où l’on peut réaliser un safari. Les animaux y sont tous protégés, en particulier les éléphants d’Asie, sacralisés dans la religion hindouiste. On les croise partout déambulant le long des routes, aux abords des villages.
L’idéal pour les observer dans de bonnes conditions et en toute sécurité, c’est d’aller dans les parcs accompagné d’un ranger à bord d’un 4x4 avec toit ouvrant. Dans la savane du parc d’Uda Walawe, au sud du Sri Lanka, ils se déplacent en troupeau. On y observe de nombreux oiseaux, crocodiles, cerfs tachetés, chats ou buffles sauvages. Ces majestueux pachydermes sont aussi bien présents à l’est du Sri Lanka, au cœur du parc de Minneriya qui y accueille la plus forte concentration au monde. Toujours à l’est, dans le parc de Sowawathiya, environ 400 à 500 spécimens évoluent dans ses immenses prairies inondées et sur les rives de la rivière Mahaweli, à descendre en kayak lors d’une expédition de 4 jours.
Autres parcs qui valent assurément le détour pour leur incroyable biodiversité, l’incontournable Yala, au sud, ou ceux beaucoup moins fréquentés de Maduru Oya, à l’est et de Wilpattu, au nord-ouest. Leurs marécages, forêts sèches ou « villus » (bassins d’eau naturels bordés de sable) abritent une multitude d’espèces endémiques tels les ours paresseux (le « Baloo » du Livre de la Jungle), cerfs axis, chacals dorés ou macaques à toque. Leur afivaune y est aussi particulièrement foisonnante avec une multitude de paons, rapaces, hérons…
Enfin, pour espérer admirer le fier cerf sambar (1500 à 2000 individus) ou le lori grêle, un petit primate aux yeux globuleux en voie de disparition, les plaines du parc national d’Horton sont l’endroit rêvé. Cette réserve est aussi la « zone la plus importante en taille pour la conservation des oiseaux » (ZICO) avec 21 espèces endémiques qui y virevoltent comme le pigeon de Ceylan ou le coq de Lafayette.
En Thaïlande : poissons et coraux multicolores…
Bien que la faune marine est bien représentée au Sri Lanka, comme au centre de préservation des tortues à Kosgoda ou le parc national de Pigeon Island et son récif corallien spectaculaire, près de Trincomalee, les îles thaïlandaises forment des écosystèmes uniques pour une myriade d’espèces marines. Au large de Phuket, dans la baie de Phang Nga, à Koh Phi Phi ou autour de Koh Tao, en snorkeling ou en plongée avec bouteilles, on peut y observer des milliers de poissons exotiques (poissons-clowns, perroquets…), des tortues marines, et même avec un peu de chance l’impressionnant requin-baleine. Tandis que Koh Libong, la plus grande des îles de Trang, est le refuge d’une quinzaine de dugongs, une espèce de lamantins en voie de disparition, aujourd’hui protégée.
Côté terrestre, le pays possède également une faune riche. À l’instar du Sri Lanka, la Thaïlande est un sanctuaire pour les éléphants d’Asie, à une différence près : on ne part pas en safari pour les observer. Longtemps utilisés comme bêtes de somme pour transporter les troncs d’arbres depuis les forêts denses, ces géants gris font désormais l’objet d’une protection particulière depuis l’interdiction officielle de l’exploitation forestière en 1989. Bien qu’il reste environ 4 000 éléphants à l’état sauvage sur le territoire, la plupart d’entre eux ont été recueillis dans des centres de soin et de réhabilitation ouverts aux visiteurs tels l’hôpital des amis de l’éléphant d’Asie à Lampang, l’Elephant Nature Park près de Chiang Mai, l’Elephant Haven à Kanchanaburi, ou la ferme des éléphants sur la rivière Kwaï. En respectant leur bien-être, on peut ainsi partager leur bain, les nourrir et les voir vivre en semi-liberté sous la houlette de leurs soigneurs, généralement d’anciens cornacs.
Les tigres font aussi partie des animaux emblématiques de la Thaïlande bien que très rares à observer. Toujours menacés par le braconnage, ils seraient environ 200 à vivre à l’état sauvage sur le territoire.
Sinon, comme beaucoup de pays d’Asie, les singes sont aussi légion en Thaïlande. On retrouve ainsi les macaques à longue queue en horde de 3 500 individus à Lopburi, dans le temple de Phra Prang Sam Yod et bien au-delà envahissant les rues de la ville. Enfin, dans le parc de Khao Sok, les gibbons sont les rois de la jungle en faisant retentir leurs cris stridents au-dessus de la canopée.
Des patrimoines culturels fascinants
Le Sri Lanka au carrefour de l’Inde et de l’Europe
Le Sri Lanka n’a jamais aussi bien porté son surnom de « larme de l’Inde » pour sa proximité géographique avec le géant indien, à 30 km au sud du pays, mais aussi celle culturelle. Au IVe siècle avant J.-C., les rois venus de l’Inde débarquèrent pour fonder leurs capitales et devinrent les premiers Cinghalais. Ils ont apporté avec eux la religion bouddhiste que 70% de la population actuelle pratique et ont laissé en héritage de magnifiques vestiges dont six classés par l’Unesco au patrimoine mondial.
L’île foisonne ainsi de sites archéologiques et de temples bouddhistes dont les plus spectaculaires (et incontournables) forment le triangle d’or au centre du Sri Lanka : Kandy et le temple de la dent de Bouddha, haut lieu de pèlerinage ; la cité de Pollonaruwa, à sillonner à vélo, avec son palais princier, son Bouddha couché gigantesque ou son immense pagode ; Anuradhapura, l’ancienne capitale du Sri Lanka pendant 1300 ans jadis dissimulée dans la jungle qui exhibe, entre autres, les temples de Thuparamaya (le premier dagoba du pays) et Kataragama, lequel abrite l'arbre sacré de Bhô.
Entre ces trois sites, d’autres joyaux valent le détour tels Sigirîya ou le rocher du lion, imposante forteresse avec ses 1300 marches à gravir, ses pattes géantes de lion taillées dans la roche et la galerie des Demoiselles recouverte de fresques antiques. Ou encore sur la route des épices, les cinq grottes de Dambulla, temples troglodytiques abritant une centaine de statues et de superbes peintures accompagnés du clinquant temple d’Or.
Plus au sud, se trouve le légendaire pic d’Adam, sacré pour toutes les religions. Son nom provient d’une forme de 2 m de long ressemblant à une empreinte de pied observable au sommet de la montagne. Les bouddhistes y voient une trace laissée par Bouddha, les hindous celle de Vishnou, les musulmans et les chrétiens celle d’Adam. L’ascension de nuit de ses 5300 marches, aux côtés de nombreux pèlerins et voyageurs du monde entier, jusqu’à son temple, est récompensée par un superbe panorama sur l’île avec en toile de fond le lever du soleil.
Autre témoin des invasions indiennes, la religion hindouiste tamoule qui représente 10 à 15% de la population. Elle est particulièrement vivace à l’extrême nord du pays, sur la péninsule de Jaffna (temple de Kandasamy Kovil), et sur l’île de Nainativu, à l’extrême nord du pays.
Enfin, l’ex-Ceylan a connu plusieurs vagues de colonisation successives au fil des siècles encore bien visibles dans l’architecture des villes : Colombo, la capitale du Sri Lanka, colonisée par les Portugais, Néerlandais et Britanniques ; Galle en bord de mer sous influence hollandaise ; ou encore Nuwara Eliya, petite station d'altitude située à 1900 m surnommée la « Petite Angleterre » avec ses cottages anglais perdus au milieu des champs de thé et des chutes d’eau, le lac Gregory ou le parc Victoria.
La Thaïlande ou l’ancien royaume de Siam
La Thaïlande, ou « pays des hommes libres », se différencie du Sri Lanka en ce sens qu’elle n’a jamais subi la colonisation d’une puissance étrangère. Tirant profit de ses contacts avec l’Occident, et régi par une monarchie constitutionnelle, le pays affiche une culture sans cesse mouvante forte d’une histoire millénaire et d’une religion omniprésente, celle du bouddhisme theravada, qui concerne 95% de la population.
En provenance du sud de la Chine, les Thaï établirent leur propre royaume au XIIIe siècle d’abord à Sukhothaï (signifiant « l'aube du bonheur ») au centre de la Thaïlande formant la première capitale du Siam. À vélo, on peut ainsi déambuler à travers sa myriade de vestiges, temples et monastères, inscrits par l’Unesco au patrimoine mondial, tels le Wat Sri Chum et son impressionnante statue de Bouddha enfermé dans un montop (structure carrée). Puis, entre 1350 et 1767, les Thaï s’installèrent à Ayutthaya, à 85 km au nord de Bangkok. Il en résulte de fabuleuses ruines de sanctuaires bouddhistes comme le Wat Chai Wattanaram, le Wat Phra Mongkhon Bophit et son Bouddha de bronze, le Wat Phra Si Samphet et ses trois splendides chedis (stupas), le Wat Mahathat et sa tête de Bouddha incrustée dans un arbre, ou le Wat Yai Chai Mongkhon.
Au nord de la Thaïlande, Chiang Mai ou la « Rose du Nord » est la seconde plus grande ville du pays. C’est aussi l’une des seules à être fortifiée et entourée de douves. Surnommée la « ville aux 300 temples », elle en est parsemée, tous aussi différents et beaux les uns des autres : celui du Doi Suthep, du Wat Chedi Luang, Wat Phra Singh d’architecture Lanna ou du Wat Pha Lat noyé dans la jungle.
Sans oublier à l’arrivée comme au départ, la visite incontournable de Bangkok, cette capitale bouillonnante entre traditions et modernité qui présente d’innombrables trésors : le fameux Grand Palais et sa silhouette si particulière, le Wat Pho abritant un Bouddha couché de 45m de long recouvert de feuilles d’or, le Wat Saket perché sur une colline, le Wat Mahadhatu, ou le San Lak Mueang…
Enfin pour une plongée dans l’histoire plus contemporaine et plus sombre de la Thaïlande, il ne faut pas manquer de se rendre à Kanchanaburi pour enjamber les rails du pont de la rivière Kwaï. Construit par des prisonniers de guerre sous les ordres de l’Armée japonaise, à la Seconde Guerre mondiale, celui-ci faisait partie du très explicite « chemin de la mort », reliant la Thaïlande au Myanmar.
Des populations chaleureuses et bienveillantes
Au Sri Lanka : les Cinghalais et les Tamouls
Le Sri Lanka compte environ 22 millions d’habitants dont une majorité de Cinghalais essentiellement bouddhistes (75%). Il s’agit d’une population amicale et très serviable, toujours curieuse de rencontrer des étrangers, et n’hésitant pas à vous poser beaucoup de questions quand vous les sollicitez. Avec le chauffeur lors d’un trajet en tuk-tuk ou d’un autotour, avec les locaux dans le train ou en dormant chez l’habitant, les interactions sont très spontanées. Et beaucoup d’entre eux parlent un peu l’anglais, ce qui facilite grandement les échanges.
Le pays est également peuplé par plus de 25% de Tamouls, surtout au nord du Sri Lanka, qui possèdent leur propre langue, religion et culture et dont l’histoire remonte à plusieurs millénaires. Une mosaïque de groupes minoritaires vient ensuite compléter cette diversité culturelle tels les Vedda (le peuple de la forêt), les premiers habitants de l’île, les Malayalam, les Télougou, les Bengali, les Javanais et les Chinois.
Tous ces peuples vivent majoritairement en zone rurale ou sur le littoral et exercent différents métiers : cultivateurs, riziculteurs, éleveurs, pêcheurs sur pilotis à Galle, artisans (mineurs de pierres précieuses à Ratnapura dans le sud-ouest, fabricants de batiks ou de masque en bois à Ambalangoda…). Au centre du pays, à Nuwara Eliya, depuis les premiers plants de thé importés par James Taylor sous la domination britannique au XIXe siècle, ce sont les femmes tamoules qui cueillent les feuilles de thé, elles en portent en moyenne 20 kg dans leur hotte pour un maigre salaire.
Que ce soit à la campagne ou en ville, ces peuples ont tous su conserver leur mode de vie traditionnel, leurs coutumes et rituels vieux de 2000 ans, transmis de génération en génération, et une forte pratique de la religion malgré l’ouverture du pays sur le monde, les influences indiennes et européennes.
En Thaïlande : les Thaï et les ethnies minoritaires
La Thaïlande n’a pas volé sa réputation de « pays du sourire ». Tout comme le Sri Lanka, sa population fait partie des plus accueillantes au monde et est le fruit d’un grand métissage. Une quarantaine de peuples partagent le même sol dont 75% de Thaï et une vingtaine d’ethnies minoritaires installées principalement dans les montagnes du nord du pays au cœur du triangle d’or. Parmi les plus importantes, on trouve les Hmongs, les Karens, les Lisus, les Yaos, les Méos et les Akhas.
Ainsi, lors d’un trek dans le parc national de Huay Nam Dang, près de Chiang Mai, on peut partir à la rencontre des villageois karens, une tribu jadis nomade qui vit dans la plus pure tradition dans des maisons sur pilotis, à cheval entre les frontières birmanes et thaïlandaises. Bien qu’ils soient adeptes de l’agriculture sur brûlis, ils portent un grand attachement à la préservation de l’environnement, à travers de nombreux rituels en l’honneur du « Dieu de la Terre et de l’Eau ». C’est aussi la seule tribu du peuple des collines à construire des terrasses élaborées pour cultiver le riz pendant la saison des pluies. Les hommes participent à la chasse, au labour, à la construction, au bûcheronnage et à l’arrosage des champs de riz tandis que les femmes tissent, récoltent le riz ou cueillent les fruits et légumes sauvages.
Dans cette même région, sur les berges de la rivière Mae Tang accessibles en radeau de bambou, les Lahu et les Shan perpétuent aussi des coutumes fascinantes. Comme les Karens, ils sont animistes tout en étant influencés par d’autres religions : le bouddhisme tibétain, indien ou chinois et le christianisme.
Ces tribus aux costumes colorés sont autant de visages, de témoignages vivaces dépositaires d’une culture restée inchangée pendant des siècles mais hélas, tiraillée par la mondialisation galopante.
Des gastronomies locales savoureuses
Au Sri Lanka : des plats pimentés aux multiples influences
Forte de son brassage culturel, la gastronomie sri lankaise puise dans de nombreuses inspirations : indiennes tout d’abord, mais aussi arabes, anglaises, hollandaises et portugaises. Du fait que sa population est essentiellement bouddhiste et hindouiste, elle est souvent végétarienne et utilise une multitude de fruits exotiques (ananas, pastèque, papaye, mangues, citron vert) et de légumes (aubergines, haricots, choux-fleurs, oignons, tomates, potirons et murungas, de longues cosses vertes locales). En revanche, le poisson ou le homard sont beaucoup consommés, en particulier sur les côtes, ainsi que le lait de coco qui se substitue au lait animal. Comme beaucoup de pays d’Asie, le riz est la composante principale de tous les plats accompagné de lentilles comme dans le dahl, de pommes de terre ou de pois chiches.
Le Sri Lanka cultive aussi une grande partie de ses épices, au cœur des spice gardens (jardins d’épices) dans les environs de Matale, le long des petites routes sinueuses menant à Kandy. Cardamome, cumin, coriandre, condiment comme le sambol (mélange de piments, de noix de coco râpée, oignons et poisson séché) ou encore piments agrémentent les recettes pour le plus grand bonheur de vos papilles. N’hésitez pas dans les restaurants à demander à adapter leur quantité si vous trouvez que les plats sont trop relevés.
Ainsi, parmi les plats phares de la cuisine sri lankaise, on retrouve le rice and curry, plat national qui rassemble sous ce nom des préparations diverses, végétariennes ou avec de la viande, un œuf ou des fruits de mer ; le kottu roti, mélange de pain, légumes, œufs, épices et viande de poulet ou de bœuf, haché menu et cuit sur une plaque brûlante, facilement transportable et très nourrissant, idéal avant un trek ou une randonnée ; le parippu, mélange de lentilles corail, de lait de coco et de curry ; le ladie finger, plat à base d’haricots ; le gee cola composé d’oignons, de noix de coco, de citron et de piment ou le buriyani, plat typique avec du poulet, du poisson ou du mouton et une sauce exquise. Le pol roti, le pain sri-lankais à base de farine et d’eau auxquels on ajoute de la noix de coco est un délice à déguster tout chaud. Parmi les douceurs, vous apprécierez au petit-déjeuner l’appa ou hopper, une sorte de crêpe-pancake à base de farine de riz fermentée avec du vin de palme et de lait de coco ; le wattalapam, sûrement le meilleur dessert au Sri Lanka, un pudding léger avec du lait de coco, de la cannelle (ou clou de girofle) et sucre de canne ; le curd and honey, genre de faisselle réalisée avec du lait de bufflone caillé et de miel.
Tous ces mets se retrouvent aussi bien dans les grands restaurants, les petits restaurants populaires, les échoppes de rue ou en mangeant chez l’habitant. À ce propos, si vous êtes invité à déjeuner ou à dîner dans une famille sri lankaise, ne soyez pas surpris que votre hôte et sa femme ne s’asseyent pas à table avec vous. Ils préfèrent se plier en quatre pour que vous ne manquiez de rien plutôt que de partager le repas avec vous.
En Thaïlande : une cuisine épicée et subtile
La cuisine thaïlandaise fait partie des plus plébiscitées au monde et peut-être l’une des plus exportées. Comme dans beaucoup de pays asiatiques, elle est connue pour être dégustée à la minute et achetée dans les échoppes ambulantes, sur les marchés flottants, tels les klongs (canaux) de Bangkok, ou les marchés nocturnes qui parsèment les villes. Aussi pour réaliser cette street food, la plupart des recettes sont simples à élaborer avec des ingrédients communs, faciles à trouver.
À l’instar du Sri Lanka, la noix de coco et sa crème sont beaucoup utilisées pour adoucir les plats pimentés. On retrouve aussi comme ingrédients de base : le riz thaï, la fameuse sauce nuoc-mâm, et pour parfumer et apporter davantage d’équilibre, le basilic thaï, la citronnelle ou encore le galanga (un cousin du gingembre) et le combava. Aux côtés de la coriandre, de la menthe, du curry ou des piments, ils concourent tous à la réalisation de plats finement aromatisés d’une grande fraîcheur en bouche.
Comme au Sri Lanka, cette gastronomie subit de multiples influences, historique et culturelle, avec des typicités par région. Hormis les plats nationaux (et internationaux) très célèbres, tels le Pad Thaï (nouilles sautées), le Tom Kha Kai (soupe de poulet au lait de coco citronné), le Kai Pad Met Mamouang (poulet frit aux noix de cajou) ou les innombrables currys rouges et verts, vos papilles pourront découvrir une multitude d’autres saveurs. Ainsi, vous pourrez goûter, au nord du pays, à Chiang Mai, au Kaoh Soi, un potage aux nouilles et au curry venu de Birmanie. Au nord-ouest, vous vous régalerez de Som Tam, une salade de papaye laotienne. Au centre, dans les plaines environnant Bangkok, c’est le Phad Kaprow Khai, un sauté de poulet aux feuilles de basilic qui vous émoustillera. Tandis qu’au sud, les épices et les piments relèvent le formidable Massaman ou curry jaune.
Et pour encore plus apprécier tous ces mets, rien de mieux que de les préparer soi-même ! En Thaïlande, que ce soit chez l’habitant ou dans un hôtel-restaurant, vous pourrez participez à des cours de cuisine.
Des arts de vivre ancestraux en harmonie avec la nature, le corps et l’esprit
Au Sri Lanka : yoga et soins ayurvédiques
Pratiquée au Sri Lanka depuis 5 000 ans, la médecine ayurvédique ou l'ayurveda (traduite littéralement par « science de la vie ») provient du sud de l’Inde. À la demande du sage Daksha Prajapathi, le roi Brahmâ l’étudia et lui transmit son savoir afin de limiter les maladies qui frappaient la population. Au fil des générations de sages et de physiciens, les préceptes perdurèrent jusqu’à influencer les médecines chinoises et tibétaines.
Plus qu’une médecine traditionnelle, cette philosophie de vie désormais reconnue par l’OMS qui prône l’équilibre du corps et de l’esprit, se concentre sur deux aspects principaux : l’élimination des causes d’une maladie (et non le traitement de ses symptômes) et la promotion active de la santé. En d’autres termes, elle est plus préventive que curative en se focalisant sur l’origine des maux, puis le ciblage de la douleur pour la soulager grâce à des massages aux huiles chaudes (tels le Shirodhara, massage du front, ou le Shiro Abhyanga, celui du crâne, visage, cou et épaules), à des soins à base de plantes (le Sweda Karma, un bain de plantes ayant la forme d’un sarcophage), à un régime alimentaire riche en légumes couplés à des séances de yoga et de relaxation. Ce travail plus ou moins long de repérage des douleurs touche aussi les émotions, le psychisme et les mémoires du corps surchargé de tensions. La thérapie ayurvédique repose donc sur un système holistique et scientifique amenant à une vie plus longue et plus saine.
Au Sri Lanka, l’ayurveda peut se pratiquer en cure de quelques jours à plusieurs semaines sous la forme de retraite comme le Panchakarma, un processus de purification du corps impliquant 5 actions en nettoyant les toxines de l’organisme en profondeur. Et de nombreux centres sont disséminés dans tout le pays.
En Thaïlande : bien-être et massages traditionnels
En Thaïlande, aussi, on sait se détendre grâce au massage thaïlandais. Apparue il y a 2 500 ans, cette technique de massage tonique appelée Nuad Bo Rarn est unique au monde. Utilisée à des fins thérapeutiques et préventives, elle est basée sur une vision énergétique de la santé et sur un savoir-faire ancestral.
Considéré comme un art, et dispensé quotidiennement au temple ou à la maison, ce type de massage allie plusieurs techniques traditionnelles et reprend quelques principes du shiatsu en s’inspirant du yoga, des médecines indiennes et chinoises, tels la méditation et le recueillement, le travail énergétique, les étirements dynamiques et fluides. Tout cela participe à propager une énergie positive dans tout le corps, à diminuer les pressions, via des méthodes d’extension et de traction et à développer la fluidité du corps via des manipulations. Le vrai massage thaï se réalise donc sans huile, la thérapeute guidant son patient dans une série de postures yogiques tout en exerçant des pressions le long des points d’acupression et des 72 000 sen, les méridiens qui parcourent le corps. Commençant par les pieds en remontant jusqu’aux cervicales et la tête, en passant par les mollets, l’aine et l’abdomen, c’est une véritable chorégraphie en plusieurs actes qu’accomplit la masseuse avec ses mains qui vous pétrissent mais aussi ses coudes et ses avant-bras. Elle peut même aller jusqu’à vous marcher sur le dos délicatement. Ce massage génère ainsi de multiples bienfaits favorisant une circulation énergétique, sanguine et lymphatique dans le corps entier, un bien-être absolu, un apaisement et une paix intérieure. Il permet aussi d’éliminer les toxines, de tonifier la peau, d’améliorer le fonctionnement des cellules et des échanges respiratoires. Et il soulage particulièrement les personnes souffrant de tensions musculaires, de maux de tête, de problèmes du système nerveux ou de troubles digestifs tout en réduisant l’anxiété et le stress.
Le massage thaï possède également de nombreuses variantes, comme celui avec des huiles essentielles, des ballotins de plantes en coton chauffés, ou aux pierres chaudes. En Thaïlande, il se pratique partout aussi bien dans les hôtels que dans les centres ou sur la plage.