Un voyage à Cuba ou au Costa Rica, ça vous tente ? Mais alors quel pays choisir quand chacun délivre son lot de forêts tropicales, de plages splendides et une identité forte ? D’un côté, les subtilités de Cuba liées à son histoire, des villes où le temps semble s’être arrêté, une nature entre terre et mer où plantations et montagnes foisonnent. De l’autre, le Costa Rica riche en parcs nationaux avec une biodiversité sans pareille où le nombre incroyable d’espèces végétales et animales, pour certaines endémiques, s’accompagne de la « Pura Vida », un art de vivre en communion totale avec la nature. Voici un tour d’horizon des particularités de chaque pays pour vous aider dans ce choix cornélien.
De ville en ville : un panel culturel
À Cuba, de La Havane à Santiago de Cuba...
Pour toucher du doigt l’histoire de Cuba, on s’imprègne de ses villes emblématiques à l’image de La Havane, Trinidad ou encore Santiago de Cuba. La Havane se parcourt à pied au gré de ses ruelles pavées. C’est à La Habana Vieja, son centre historique, que l’on découvre une architecture hispano-coloniale datant du XVIe siècle. On flâne de la Plaza de Armas (Place d'Armes) à la Plaza Vieja (Vieille Place) en passant par celle de la cathédrale, avant de se faufiler au cœur des quartiers résidentiels, plus modernes. La ville accueille de nombreux musées, comme le Palais des Capitaines Généraux devenu le Musée de la ville ou le palais de l’Artisanat qui ravissent les férus de culture. Après un déjeuner dans une cantine, on se laisse conduire par un chauffeur cubain à bord de l’une de ces vieilles voitures américaines des années 50. Typiques du pays, on embarque à leur bord pour faire un tour de ville. Le soir venu, les habaneros se retrouvent sur le Malecón, jetée emblématique longeant la mer. Les doux sons de salsa enivrent alors La Havane d’une ambiance festive.
À 2h de là, Trinidad détiendrait le record national de musées par habitant ! On y vient pour déambuler dans ses rues paisibles et pour la vue qu’elle offre de son clocher du Museo Nacional de la Lucha Contra Bandidos. C’est à cheval que l’on rejoint des lieux moins accessibles, afin de visiter par exemple une finca de canne à sucre. À la tombée de la nuit, le rendez-vous est donné au cœur d’une grotte reconvertie en discothèque ou à la Casa de la Musica, une institution cubaine.
À l’ouest de Trinidad, c’est Cienfuegos qui honore son titre de « perle du sud ». Cette petite ville portuaire offre un mélange de styles, du néoclassique au plus éclectique, et son centre historique est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. On y visite le Palacio del Valle ou encore le théâtre Tomas Terry avant de se balader au cœur du jardin botanique.
Géographiquement proche, Santa Clara vaut également le détour. Passage obligé pour les afficionados du Ché, on jette un coup d’œil à sa place de la révolution et au mausolée de Che Guevara, véritable musée en son hommage pour une plongée au cœur de l’histoire de Cuba.
Ancienne capitale de l’île, Santiago de Cuba se distingue avec ses terrasses naturelles. On s’y balade de monument en monument, sans oublier la petite dégustation de rhum au musée attenant. D’autres villes sont à découvrir, à l’image de Bayamo, Matanzas ou encore Baracoa, où le temps semble s’être arrêté...
Au Costa Rica, de San José à Tamarindo...
Porte d’entrée d’un voyage au Costa Rica, San José accueille les voyageurs à 1200 m d’altitude. On s’y balade en liberté, du marché central à celui aux charrettes en passant par le théâtre national ou le musée de l’or. En s’éloignant de la ville, on se retrouve rapidement immergé dans une nature incroyable, pleine de contrastes.
La Fortuna plante le décor au pied du volcan Arenal. Puis, c’est Puerto Viejo, charmant petit village de pêcheurs sur la côte Caraïbe que l’on traverse pour son ambiance afro-caribéenne, tica et indienne, avant de se retrouver au cœur de Cahuita et ses maisons colorées en bois. À la lisière de son parc national, ce village authentique n’était qu’un camp de base sur le chemin du Panama vers 1830. Aujourd’hui, il est devenu un passage incontournable.
Au nord-ouest, Monteverde s’ouvre sur la réserve naturelle éponyme, qui se dessine au cœur d’une forêt de nuages dans la cordillère de Tilaran. Située à 1400 m d’altitude, la condensation et l’humidité y sont tellement denses que la végétation luxuriante se retrouve régulièrement la tête dans les nuages. Quepos invite à la randonnée dans son parc national adjacent contrastant avec l’ambiance plage à Tamarindo et surf à Santa Teresa.
Belles rencontres à Cuba et au Costa Rica
À Cuba, ambiance festive et immersion paysanne à La Picadora
Que ce soit lors d’un repas, dans les rues ou lors d’une randonnée, on croise celles et ceux qui font toute la chaleur du pays : musiciens, peintres, pêcheurs, cultivateurs de café, producteurs de tabac ou encore paysans.
À Cuba, la musique et la danse occupent une place importante. Ce sont dans les bars ou dans les villes de La Havane et Trinidad que l’on profite le mieux de cette ambiance. Mais attention, l’envie d’apprendre quelques pas de rumba ou de se laisser porter par un cha-cha-cha risquerait de vous surprendre !
Pour être vraiment au plus près de la culture cubaine, pourquoi ne pas oser dormir chez l’habitant ? Au cœur de La Picadora, une communauté basée principalement sur l’agriculture, le voyageur est en immersion totale et participe au quotidien des Cubains : s’occuper des cochons, récolter le miel ou le café, presser la canne à sucre, cultiver la terre, fabriquer des briques, étudier ou accompagner le médecin du village, etc. En partageant ces expériences auprès de Titi, Esther, Antonia et les autres habitants, les échanges sont facilités et participent au charme de ce pays si singulier. Lors d’un voyage à Cuba, l’immersion continue à la Finca Soler ou dans le ranch de Jobo Rosado. C’est là, en pleine forêt, que vous pourriez profiter d’une belle introduction à l’histoire de la canne à sucre.
Au Costa Rica, immersion nature en terre guaymi
Les Ticos, les habitants du Costa Rica, sont plus discrets. C’est surtout au cœur des lodges où le voyageur pose ses valises que la rencontre se fait. Dans la réserve de Los Campesinos à Quepos, le lodge et la réserve sont gérés par une dynamique association de producteurs de vanille reconvertis dans l’écotourisme depuis plus de 20 ans. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur la culture costaricienne. À Corcovado, c’est une famille guaymi qui ouvre ses portes et qui partage ses rituels. Réelle immersion au cœur du mode de vie de cette tribu indigène, l’une des plus petites du Costa Rica, on découvre un mode de vie atypique entre tradition et modernité. Le jardin botanique livrera alors tous ses secrets et bienfaits, à travers l’usage des plantes médicinales.
Une nature entre terre et mer
Cuba : coraux, plantations et espèces endémiques
Récifs coraliens, îlots et flamants roses
Que l’on soit à Cuba ou au Costa Rica, l’eau n’est jamais loin. Baignée par l’océan Atlantique au nord et la mer des Caraïbes au sud, Cuba s’offre des kilomètres de plage. Au départ de La Havane, on rejoint rapidement la Playa Larga, lovée dans la baie des Cochons, célèbre pour n’avoir jamais été conquise par les Américains. Si ce coin de terre porte ce nom, ce n’est pas en rapport avec son histoire mais les cochinos, surnom donné aux poissons mauves et oranges qui peuplent ses eaux. La mer ici prend des dégradés de couleur : café grâce aux micro-organismes, turquoise au fur et à mesure de la balade, et multicolore si on plonge au cœur de la barrière de corail. C’est d’ailleurs dans les criques de Caleta Buena que l’on aime observer ce microcosme aquatique.
Plus à l’est, ce sont des flamants roses que l’on vient admirer au lever du soleil. Ça vaut parfois le coup de se lever tôt ! La lagune de Guanarocca s’explore alors en bateau en compagnie d’un guide naturaliste. A quelques encablures de là, au nord de Trinidad, le massif de l’Escambray offre piscines naturelles et cascades pour un après-midi farniente.
Saviez-vous que Cuba compte aussi près de 4 200 îlots ? Que l’on soit aux cayos Carena, Levisa, Las Brujas, Blanco ou Santa Maria, les promenades se font sur la plage et les opportunités de snorkeling, pêche et plongée sont multiples. On pourrait passer toute une semaine à arpenter les fonds marins, tenter une plongée nocturne à Punta Perdiz, découvrir le site renommé de Maria la Gorda avec ses épaves, récifs et canyons… ou carrément s’octroyer une croisière de plusieurs jours sur un catamaran.
Montagnes boisées, grottes et mogotes
Dans l’imaginaire collectif, Cuba est réputé pour sa culture. Son patrimoine naturel est peut-être moins connu et on est loin de se douter de sa richesse. Les montagnes boisées représentent ici le quart de l’île.
La vallée de Viñales est la plus réputée avec ses nombreux pins. Classée par l’Unesco au patrimoine de l’humanité, elle abrite les meilleures terres à tabac noir du monde dont on peut visiter les exploitations. Ici on déambule à l’ombre des mogotes, ces immenses champignons karstiques, on emprunte des petits sentiers donnant sur une cascade ou un point de vue à 360°. À pied, à cheval ou à vélo, les opportunités de randonnées sont multiples et les amateurs de géologie pourront se régaler des formations naturelles variées, avant de rejoindre la vallée del Silencio ou partir explorer la vallée Ancon juste à côté.
Au cœur du parc naturel Topes de Collantes, ce sont des grottes, cascades, rivières et piscines naturelles que l’on trouve sur les chemins. Pour s’offrir une vue splendide sur le massif de l’Escambray, on gravit les sept étages de la Torre de Manaca Iznaga. Au-delà des magnifiques paysages qu'elle offre à son sommet, cette ancienne tour de guet de 45 m de haut servait à surveiller les esclaves qui travaillaient dans les champs de canne à sucre de la vallée de Los Ingenios au XIXe siècle.
Au nord-est de la ville, on rejoint les grottes du parc national de Caguanes s’émerveillant des jeux de lumière au cœur des cavités creusées par d’anciennes lagunes... ou l’on s’aventure dans la vallée de Jamal, plus sauvage.
Au cœur de la faune et la flore cubaines
Tout comme le Costa Rica, Cuba abrite un grand nombre d’espèces endémiques à l’image du plus petit oiseau de la planète : le colibri d’Elana. On trouve également le crocodile de Cuba ou l’iguane terrestre de Cuba. Poumon vert des Antilles, Cuba compte 250 zones naturelles protégées soit 22% du pays. Principale réserve naturelle de l’île, le parc Humboldt est classé au patrimoine mondial par l’Unesco pour sa biodiversité et son taux d’espèces endémiques. Lors d’une balade, on peut y observer des plantes médicinales rares, des arbres de bois précieux au milieu de la forêt vierge, le tocororo (oiseau national), la plus petite grenouille au monde ou d’autres animaux menacés de disparition, comme le perroquet et le milan bec-en-croc. Les lamantins quant à eux se devinent au milieu de la mangrove lors d’une balade en bateau sur la baie de Taco.
Autre réserve de biosphère : la Cuchillas de Toa ou Las Terrazas qui est un véritable jardin d’éden. Haut lieu de l’écotourisme, ce dernier regroupe plus de 6 millions d’arbres. On dénombre ici 800 espèces de plantes (dont 35% endémiques), ainsi qu’une grande variété d’espèces animales qui font le bonheur des ornithologues, botanistes et ceux qui s’y baladent (après un bon café cubain de chez Maria !). Accrochées au relief rocailleux de la Loma del Fuerte dans la région de Viñales, 6000 espèces de plantes tropicales sont même répertoriés à l’Orchidarium !
Costa Rica : Mangroves, forêts primaires et multitude d’espèces
Cascades, forêts tropicales et baleines à bosse
Niché entre l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, le Costa Rica s’offre des longues plages sauvages et des parcs nationaux à faire pâlir les autres pays. La plage du parc national Manuel Antonio est souvent citée parmi les plus belles du monde. De nombreux sentiers balisés partent de là, oscillant entre cascades, forêts tropicales et récifs coralliens.
Plus central, le rio Tarcoles serpente à l’intérieur des terres et on aime s’y balader en bateau pour observer les crocodiles. Le rio Sierpe, niché au cœur de la plus grande mangrove d’Amérique centrale offre une navigation lente sur ses eaux à la recherche de caïmans, singes, toucans ou encore ibis.
Retour sur le littoral avec en tête d’affiche dauphins et baleines à bosse. Pour cela rendez-vous de juillet à novembre au cœur du parc national de Corcovado ou dans la réserve biologique de la Isla del Caño, également réputée pour la beauté de ses fonds marins. Avec palmes et tuba, on pourra nager dans ses eaux peu profondes à la rencontre des tortues marines ou raies mantas.
C’est d’ailleurs dans le parc national de Tortuguero, qui porte bien son nom, que vous pourriez observer la nuit de loin sans déranger, la ponte des tortues. Surnommé la « petite Amazonie », ce parc est un véritable refuge pour de nombreux mammifères. Ici, on navigue en canoë à travers les canaux et lagunes à la rencontre des paresseux, toucans et autres oiseaux multicolores. Au cœur de la réserve de Palo Verde ou dans le parc Santa Rosa, non loin de la frontière nicaraguayenne, d’autres espèces se laissent contempler. Au coucher du soleil, la magie opère dans la réserve naturelle de Curu. À bord d’une embarcation, on découvre un spectacle singulier d'une lumière bleutée. Les planctons phosphorescents (ou bioluminescence) semblent créer un ciel étoilé au creux de l’océan. Pour en admirer toute son intensité, on plonge au cœur de ce phénomène fluorescent avec masque et tuba.
Parcs nationaux, bains chauds et volcans en activité
Avec un quart de son territoire classé en parcs nationaux et réserves naturelles, le Costa Rica est une destination de rêve pour les amoureux de la vie sauvage. Imaginez-vous randonner dans le parc national du volcan Arenal sur des sentiers bien balisés. Au cœur de la canopée, on emprunte les ponts suspendus pour admirer la faune et la flore, avant de se reposer dans les eaux thermales d’un volcan. Le parc national Tenorio intrigue avec sa cascade d’un bleu contrastant intensément avec la végétation. Ici, on marche dans la forêt tropicale le long du río Celeste au pied du volcan. On se délecte des superbes points de vue dans le parc national de Cararara, qui abrite plus de 400 espèces d’oiseaux ou dans le parc national Manuel Antonio, le plus populaire du Costa Rica.
Lors d'un voyage au plus près des volcans, les parcs nationaux de Poás et Rincón de la Vieja offrent un spectacle saisissant avec leurs fumerolles. Balade sur sentiers bien aménagés, baignade dans les sources thermales et ascension jusqu’aux cascades, rythment la journée.
Enfin, on déambule au cœur du parc national de Corcovado, qualifié par National Geographic de « site le plus passionnant de la planète sur le plan biologique ». Le parc national Los Quetzales invite à l’observation du fameux quetzal, tandis qu’à Sarapiqui, c’est la découverte des plantations de cacao, ananas et cœurs de palmier.
6% de la biodiversité mondiale au cœur du Costa Rica
Le Costa Rica abrite près de 1500 animaux différents et compte 12 000 espèces végétales. Ses denses forêts primaires et ses plages dorées servent de refuge à une faune et flore d’une richesse exubérante. Accompagné d’un guide connaisseur des lieux ou naturaliste, on aura peut-être la chance d’apercevoir dans leur habitat naturel des singes araignées ou capucins, tapirs, fourmiliers, ratons laveurs, coatis, aras macaw, trogons, hérons, tigres, iguanes géants, etc. Véritable arche de Noé, de nouveaux spécimens seraient même découverts chaque année !
Au-delà des parcs nationaux déjà cités, on note le refuge de Boca Tapada, situé dans les plaines du nord à la frontière avec le Nicaragua. Pas moins de 410 espèces y cohabitent dont les fameux grands aras verts et macao. Complètement isolé dans les montagnes de Talamanca, le petit village de montage de San Gerardo de Dota est un paradis pour les ornithologues. Plus de 170 espèces d’oiseaux ont été recensées. À travers les forêts denses, on peut y observer le quetzal qui y vit toute l’année.