On pense souvent que le tourisme a un impact néfaste sur l’environnement, sur les populations locales et leurs coutumes, que le surtourisme peut aboutir à une saturation ou une dégradation de certains sites, perturber la faune et la flore… mais le tourisme réalisé de manière respectueuse, en bonne intelligence, peut aussi concourir à la préservation de la nature et au mieux-être des autochtones. C’est bien là tout l’engagement de Nomade Aventure, en soutenant l’association Naturevolution fondée par Evrard Wendembaum, explorateur et scientifique engagé, dans ses programmes d’actions pour protéger les dernières terrae incognitae de la planète avant qu’il ne soit trop tard. Parmi eux, celui des écogardes dans le massif du Makay sur l’île de Madagascar, un des derniers sanctuaires de la biodiversité, no man’s land quasi vierge, et pourtant très menacé. Retour sur ce projet avec Evrard, fraîchement rentré d’une mission de formation auprès de ces gardiens de la forêt.
Le Makay, un des derniers mondes perdus à protéger
Isolé depuis des millions d’années, au centre-ouest de l’île rouge, un labyrinthe inextricable de profonds canyons, grottes, pitons rocheux, forêts-galeries impénétrables et luxuriantes vallées affleure au-dessus de hauts plateaux arides. S’étendant sur près de 4000 km² (soit la moitié de la superficie de la Corse), de 150 km de long et 50 km de large, le Makay est l’un des derniers édens de la planète. Peuplée par les esprits de la montagne sacrée d'Andakatomenavava, recelant de tombeaux et 250 peintures rupestres, cette forteresse tortueuse, de grès jaune, forme des biotopes exceptionnels. Deux milliers d’espèces animales et végétales y ont été recensées dont une centaine endémique : 11 espèces de lémuriens, 112 espèces d’oiseaux soit 40% de l’avifaune de Madagascar, quelques spécimens de fossa, un carnivore féliforme, et la dernière population sauvage de palmiers Ravenea Lakatra. C’est ce que découvrit Evrard Wendembaum, après un premier voyage à VTT en 2004 et une mission de reconnaissance en 2007 dans ce sublime massif ruiniforme culminant à 1000 m d’altitude. Pour conserver cette incroyable biodiversité et la révéler au monde pour encore mieux la protéger, il fonde en 2009 l’ONG Naturevolution, organise durant 10 ans diverses missions de recherche scientifique dans le Makay permettant d’inventorier toutes ses espèces, réalise un documentaire diffusé au grand public, lance des projets de sauvegarde des milieux naturels et de sensibilisation à l’environnement… avec comme principal aboutissement, en 2017, l’obtention du statut de « Nouvelle Aire Protégée » pour le massif. Madagascar et la région du Makay faisant partie des zones les plus pauvres au monde, l’association agit en parallèle sur le développement d’activités économiques et sociales. Parmi elles, l’écotourisme avec divers projets dont celui des écogardes pour veiller à la protection du massif mais aussi sensibiliser tous ceux qui souhaitent y pénétrer lors d’un voyage dans le Makay.
Des écogardes locaux pour préserver leur territoire
C’est en 2021 que ce projet voit le jour alors que les pressions anthropiques subies par le Makay sont de plus en plus fortes : « C’était à la base pour avoir une meilleure connaissance de ce qui se passe dans le cœur des forêts du Makay. On savait par exemple qu'il y avait des déchets qui pouvaient être laissés après des circuits touristiques. On savait qu'il pouvait y avoir du braconnage, des coupes de bois excessives, des feux de brousse, mais on le savait beaucoup trop tard et cela ne nous permettait pas de réagir. Et on était rarement capables de savoir qui en était l'auteur » explique Evrard. Ainsi, afin d’assurer une surveillance de l’impact humain sur les milieux naturels et un suivi scientifique quotidien des espèces, l’association décide de constituer une équipe d’écogardes pour sillonner le périmètre est du massif qui concentre 95% des forêts du Makay, s’étendant sur plus de 500 hectares chacune. 11 écogardes sont alors embauchés la première année pour atteindre le nombre de 21 en juin 2024, tous natifs du Makay, habitants des villages sur le pourtour du massif, sur ses bassins versants le long des rivières : « L'idée, c'est qu’on puisse s'appuyer sur des personnes qui connaissent parfaitement bien le secteur, donc ce sont forcément des villageois » précise Evrard avant de souligner l’importance de leur recrutement en interne : « Dans la mesure où ces personnes vont potentiellement dénoncer d’autres personnes, il y a un risque qu’elles soient menacées, donc on voulait absolument qu’elles soient nommées et choisies par les villageois. On ne voulait pas arriver avec des gens extérieurs qu'on viendrait parachuter à ce poste là et qui n'auraient pas le respect suffisant des communautés locales et qui, du coup, se retrouveraient dans une posture extrêmement délicate. » Le recrutement de ces bergers, éleveurs de zébus ou anciens braconniers pour la plupart, n’a pas été simple et a demandé beaucoup de temps : « Le taux d'alphabétisation dans la région est tellement faible qu’on a du mal à trouver des gens qui savent écrire ou lire. Et dans le cas d'un écogarde, on a besoin de quelqu'un qui rédige, pas beaucoup, mais qui puisse au moins remplir un minimum de choses pour que ça puisse être transmis par mail, SMS etc. » Sans compter l’organisation de nombreuses réunions dans les villages pour qu’il y ait une bonne compréhension et perception par les communautés locales de l’intérêt de ces écogardes. Ceci est très important, car dans le cadre de leurs missions, les écogardes se heurtent à certaines difficultés : un sentiment de jalousie à leur égard de la part des personnes incriminées. Et, parfois, ils n’osent pas faire leurs patrouilles du fait de la présence menaçante des dahalos, les voleurs de zébus et autres brigands, qui circulent dans la région.
Rôle et missions des écogardes dans le massif
Les écogardes ont chacun un périmètre d’intervention de 20 000 hectares à parcourir, qui correspond souvent au territoire de pâturage de leur village, situé sur un des bassins versants du massif. Tous réunis, ils couvrent près des 3/4 de l’aire protégée du Makay et y réalisent trois missions principales.
En premier lieu, ils sont les ambassadeurs de la forêt, en menant une sensibilisation quotidienne dans les villages : « On ne leur demande pas de faire des présentations publiques, mais simplement d'être dans toutes les conversations qu’ils vont avoir avec leurs voisins, frères, sœurs, avec n'importe qui, ils vont être des transmetteurs d'informations et toujours dans un esprit de sensibilisation » raconte Evrard. Pour cela, ils ont reçu une formation assez complète : « Ils passent plusieurs semaines avec nous chaque année pour apprendre beaucoup de choses sur les écosystèmes, la géologie, la biologie, les risques… divers thèmes qui leur permettent de mieux cibler pourquoi il faut protéger la forêt. » Une autre partie de ce travail se déroule lorsqu’ils font leurs patrouilles sur le terrain au contact des autres usagers du Makay : « Ils vont croiser forcément des gens qui sont allés chercher du bois, ou de quoi manger, et l’idée c’est qu’ils surveillent les éventuels abus, qu’ils jouent un rôle un peu de gardiens des forêts. Comme chez nous, l’écogarde peut sanctionner, mais son but premier c'est de sensibiliser, d’éduquer, de dire ce que les usagers du Makay ont le droit et ce qu’ils n’ont pas le droit de faire. »
Ils sont aussi des lanceurs d’alertes en relevant tous les impacts humains qui menacent la forêt : « Ils ont reçu des smartphones avec une appli qui leur permet d'identifier, de noter tout ce qu'ils vont observer sur le terrain, de l'ordre d'une dégradation ou d'un délit, tout ce qui va être coupes à blanc, feux de braconnage ou d’écobuage (pour brûler les buissons épineux et reverdir les pâtures de jeunes pousses), rencontre de déchets… » décrit Evrard. Et dans certains cas, ce sont des situations majeures comme d’importants feux déclenchés par les dahalos pour échapper à leurs poursuivants ou du braconnage sévère opéré par les collecteurs de tavolos (ou taccas), des tubercules qui constituent un aliment de substitution au riz en période de famine : « Il y a 2 semaines, on a croisé un groupe de 400 personnes qui étaient tous les jours dans la forêt pour collecter ces tavolos. Ils ont un impact vraiment majeur sur la forêt en termes de nuisances sonores bien sûr, mais aussi en termes d'impacts indirects, car s’ils voient un lémurien, ils ne vont pas s'empêcher de le dézinguer ou alors de mettre le feu à la zone pour défricher » relate Evrard. Lorsqu'un écogarde constate ce type d’incident, il se rend rapidement à un point réseau pour synchroniser les données qu’il a saisi dans l’application, permettant ainsi d’alerter directement l’association. Puis, il la contacte par téléphone pour fournir des détails supplémentaires. Selon la gravité des faits, l'association peut intervenir avec les autorités locales, mais la plupart du temps, ce sont les chefs de projet locaux de Naturevolution qui se déplacent pour organiser une réunion dans le village de la personne fautive. Les sanctions sont alors décidées par les villageois eux-mêmes, qui privilégient souvent des travaux d'intérêt général plutôt qu’une pénalité financière.
Leur troisième mission est sans nul doute celle qui leur demande le plus de connaissances et de réflexion. Appliquant des protocoles scientifiques auxquels ils ont été formés par des chercheurs (biologistes, botanistes et primatologues), ils doivent observer la faune et la flore du Makay et collecter des informations afin de suivre l’état de la forêt et son évolution. Ainsi, une fois par an, sur une cinquantaine de parcelles tracées dans des zones variées (forêts sèches ou humides, fonds de canyon, prairies), à l’aide du logiciel QGIS, chacun doit évaluer la présence et le taux de recouvrement de 37 espèces végétales menacées de la liste rouge définie par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), ainsi que les 3 espèces dominantes sur chaque parcelle.
De façon encore plus rigoureuse, les écogardes doivent également assurer le suivi des populations de lémuriens dans le Makay (96% d’entre eux sont menacés d’extinction), en parcourant chacun 30 transects différents (espace géographique défini pour en analyser les composantes paysagères) par mois pendant environ 2h : « Ils marchent entre 1 et 2 km par heure et ils notent tout ce qu'ils observent en occurrence de lémuriens. Si tout à coup, il y a un groupe qui apparaît ou qu'ils entendent un bruit, ils s'arrêtent, ils posent leur sac à dos et ils font une observation plus poussée du groupe : est-ce qu'il y en a 1, 2, 12 ou 25 ? Quelle espèce de lémuriens il s’agit ? Est-ce qu'il y a des petits ? À quelle hauteur dans l'arbre ils se trouvent ? Qu'est-ce qu'ils sont en train de faire ? » détaille Evrard. Ils enregistrent aussi un certain nombre de paramètres (point GPS, distance d’observation, angle) pour localiser précisément les lémuriens. Tous les 300 mètres, une analyse complète de la végétation est réalisée, permettant d’associer la présence des lémuriens à tel type d’habitat, et de comprendre leurs préférences alimentaires, leur mode de vie et leur rythme. Cela permet non seulement de créer des cartes de densité de la population mais aussi de mener des études scientifiques sur leurs comportements et milieux de prédilection. Enfin, dernier protocole, celui de la divagation libre, qu’ils mènent toute l’année durant leurs patrouilles sur leur périmètre, pour observer des espèces rares végétales ou animales tels des reptiles, ou le très discret lémurien hapalémur (ou bambou), le « petit fantôme du coin », qu’Evrard a eu la chance d’apercevoir 6 ou 7 fois dans les forêts du sud et du nord : « On ne sait pas encore quelle est la répartition exacte de cette espèce dans le massif du Makay puisqu'on l'a vu tellement peu. Et donc le fait que les écogardes puissent sillonner tout au long de l'année les forêts, ils vont pouvoir nous dire : « tiens, on en a vu un là, tiens, on a vu 2 à tel endroit ! », ça va nous permettre de mieux préciser le périmètre géographique de l’espèce. »
De la formation des écogardes à l’équipement fourni
Toutes ces missions nécessitent d’importants moyens humains, techniques et financiers estimés entre 10 000€ et 20 000€ par an. Le premier pan de dépenses concerne la formation des écogardes. Encadrée généralement par 3 salariés de Naturevolution, celle-ci a lieu une fois par an pendant plusieurs semaines et implique des déplacements en avion, la location d’un 4x4, le salaire de porteurs, etc. Les écogardes sont d’abord formés à l’utilisation de l’application : « Pour ceux qui ne savent pas lire et écrire, heureusement c'est rare, on essaye de leur apprendre au moins à repérer les mots sur l'appli pour pouvoir l'utiliser correctement… On a quand même essayé de faire en sorte que l’appli soit utilisable, même par quelqu'un qui ne sait pas lire ou écrire. On est en train d'améliorer ses fonctionnalités avec des petites images et des sons qui vont permettre d’entendre le mot associé » détaille Evrard. Puis, ils reçoivent une formation théorique tous les matins d’environ 2h sur les protocoles scientifiques qu’ils doivent appliquer mais aussi sur des thèmes plus larges, « des notions d'écologie, le rôle du sol, le cycle de l'eau, la photosynthèse, les interactions entre les espèces, la chaîne alimentaire, la formation géologique du Makay » avant de partir par petit groupe faire des tests et exercices pratiques sur le terrain, sur une parcelle.
Le deuxième pan des dépenses touche les salaires des écogardes à temps plein (1000€ par an pour chacun d’entre eux), dont Nomade Aventure finance l’intégralité, et celui d’un chef de projet local, Tsifantary, qu’Evrard a rencontré quand il avait 12 ans et qu’il a aidé jusqu’à la fin de ses études en biologie et conservation de la nature. Enfin, il y a le coût du matériel qui est non négligeable « car il faut tout le temps renouveler les panneaux solaires, les power banks (batteries externes pour recharger les portables sans prise), les téléphones portables et les forfaits internet, les GPS, les jumelles. Du matos qui s'abîme d'autant plus vite qu’on recharge tout non pas sur un secteur avec un super courant, mais avec de l'énergie solaire. On a régulièrement de la casse ou de l'entretien sur ce type de matériel » témoigne Evrard. Sans compter tout l’équipement pour aller sur le terrain : « les habits, shorts, t-shirts, pulls, chapeaux et sacs à dos. Imaginez que vous êtes un randonneur qui randonne 300 jours sur 365. Tous les ans, on est obligés de leur racheter tout le package ! » soit environ 1000€ par écogarde.
Le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui…
Depuis sa mise en place en 2021 et jusqu’à septembre 2024, ce projet a eu de nombreuses répercussions positives, avant tout sur les écogardes et leurs familles qui bénéficient de revenus réguliers : « Ça a changé leurs vies dans le sens où ça les a sécurisés, ils ont plus de moyens pour acheter ce dont ils ont besoin ou payer les études de leurs enfants » évoque Evrard sans pour autant qu’ils changent leurs habitudes et autres activités quotidiennes. Ils sont également très attachés à leur poste et fiers de pouvoir protéger leur territoire. Quant à l’état des écosystèmes du Makay, les analyses sont toujours en cours. Les études sont longues, coûteuses et fastidieuses (analyse de l’ADN environnemental par exemple). Il faudra attendre 2025 et au-delà, pour avoir plus de recul et en tirer des conclusions. Cependant, il semblerait que, de l’avis des écogardes avec les images satellites à l’appui, « les forêts soient dans un bien meilleur état qu'avant, tout au moins en termes de densité de lémuriens, que les gens iraient beaucoup moins braconner qu'autrefois, et qu’il n’y ait plus du tout de feu dans les forêts elles-mêmes à l’intérieur de l’aire protégée bien que cela n'empêche pas, hélas, les feux tout autour déclenchés régulièrement » confie Evrard.
Et demain ?
L’association est, à l’heure d’aujourd’hui (octobre 2024), en train de recruter de nouveaux écogardes. Ils seront 4 de plus prochainement soit, au total, 25 écogardes sur 23 périmètres en 2025 (certains travaillant en binôme). L’équipe d’Evrard est en train d’identifier de nouveaux périmètres, une tâche périlleuse et chronophage, car il faut connaître toutes les zones de pâturage des villageois afin de répartir le territoire de prospection et de surveillance par écogarde de façon la plus équitable possible, sans que cela soit mal perçu. Cet élargissement de l’équipe est aussi corrélé à celui du périmètre d’intervention général de toutes les actions de Naturevolution dans le Makay : « On touche de plus en plus de villages. Aujourd’hui, on est sur 25 villages et les forêts sur lesquelles on aurait besoin d'avoir des données sont de plus en plus nombreuses, puisque chaque forêt est en amont d'un village » explique Evrard. L’objectif du projet, à terme, est de couvrir l’intégralité de l’aire protégée, tout en poursuivant parallèlement les autres programmes de développement social et économique dans le Makay auprès des populations locales.
En effet, ce projet ne peut exister que parce qu’il s’inscrit dans un système holistique, de vases communicants : « L'idée, c'est qu'on puisse mettre en œuvre plusieurs projets à la fois, pour qu’il y ait une perception globale de la communauté et que tout fonctionne correctement. » Ainsi, l’écotourisme, le reboisement, l’accès à l’éducation, à l’eau potable et aux soins, mais aussi garantir la sécurité alimentaire via la mise en place de potagers scolaires et de pépinières, l’apiculture, font partie des défis à relever par l’association qui, menés de front, concourent à la préservation des forêts du Makay : « Pour juguler le braconnage des lémuriens et des oiseaux ou les feux de brousse des collecteurs de tavolos, il faut d’abord juguler la famine, due aux mauvaises récoltes, elles-mêmes dues au manque d’eau. On a ainsi mis en place la fruiticulture, un système de valorisation des fruits, qui existent déjà autour du Makay mais qui ne sont pas du tout exploités, qui ne rapportent rien aux gens ni en termes de revenus, ni en termes de nutrition. On essaye de faire en sorte que les gens s’approprient tous les bénéfices que ces fruits pourraient leur apporter. » évoque Evrard. Idem pour les projets de pisciculture, que l’association essaye de développer, qui permettraient d'apporter des protéines aux habitants et donc de combler leurs besoins vitaux. Dans tous les cas, pour perpétuer ces projets, et continuer à préserver cet environnement unique qu’est le Makay, l’adhésion des communautés locales est cruciale et le lien entre l’homme et la nature indissociable.
Pour soutenir le projet « Les Sentinelles du Makay » :
https://www.naturevolution.org/projet/ecogardes-makay-madagascar/
Ou plus généralement l’association Naturevolution :
Faire un don : https://www.naturevolution.org/comment-nous-aider/faire-un-don/
Devenir adhérent : https://www.naturevolution.org/comment-nous-aider/adherez-2/
Pour partir en mission d'écovolontariat dans le Makay :
https://www.naturevolution.org/ecovolontariat/ecovolontariat-madagascar/