Steppes à perte de vue, dunes chantantes, montagnes, forêts, lacs cristallins, cascades, rivières, mais aussi canyons et hautes falaises… les paysages en Mongolie sont aussi envoûtants que variés. En plein cœur de l’Asie centrale, ces terres sauvages, balayées de mystères et de légendes, ont été patiemment façonnées par les éléments et apprivoisées avec respect par les hommes et leurs troupeaux. Lors d’un trek ou d’une randonnée, à cheval, à dos de chameau, en 4x4, en immersion auprès des nomades sous la yourte, on vous invite à survoler ces vastes étendues qui, depuis tout temps, n’ont de cesse de nourrir l'imaginaire des voyageurs du monde entier. Du désert de Gobi à l’Arkhangai en passant par les monts Khangaï ou la vallée de l'Orkhon, bienvenue au « pays du ciel bleu », royaume de l’immensité !
Baga Gazriyn Chuluu et ses étonnantes formations granitiques
Au cœur du désert de Gobi, dans la province de Dundgovi, à environ 240 km d’Oulan-Bator, Baga Gazriyn Chuluu ou « Pierre de petite terre », fait partie des paysages en Mongolie les plus fascinants. Perchées à 1 751m d'altitude, d’impressionnantes roches aux formes mystérieuses, polies par des millénaires de vents et de pluies, s’élèvent majestueusement au-dessus de la steppe aride. Il s’agit d’un pluton de granite : une poche autrefois souterraine, que les forces tectoniques ont élevée au-dessus du niveau de la mer et que l’érosion a mise à jour. Pour apprécier pleinement ses contours, ses nuances ocre et les effluves des nombreuses herbes médicinales qui y poussent, rien de tel qu’une randonnée au coucher du soleil parmi ce labyrinthe minéral, avant de bivouaquer à la lueur du ciel étoilé. La région abrite également des vestiges d’un monastère datant du XVIIesiècle, des sources chaudes et oasis verdoyantes, refuge des bouquetins, marmottes et moutons sauvages.
Tsagaan Suvarga ou le « stupa blanc »
Voilà encore une belle curiosité géologique à arpenter lors d’un voyage en Mongolie ! Situées dans le sum Ölziit, au sud du pays, ces falaises spectaculaires donnent, vues de loin, l’impression d’une gigantesque cité antique en ruine, d’où leur surnom de « stupa blanc ». De 60 m de haut, sculptées par les éléments, les roches calcaires, sablonneuses et argileuses de Tsagaan Suvarga s’étendent sur 400 m de long. Leurs nuances vibrantes, pastel, blanches, orangées ou violacées, résultant d’un important gisement de minerais de cuivre, changent selon la lumière du jour, offrant un panorama singulier en constante évolution, particulièrement saisissant au lever et au coucher du soleil. Les vastes plaines désertiques qui les entourent renforcent davantage la sensation d’isolement et de grandeur. Ancien fond marin asséché couvert de sédiments, il y a des millions d’années, cette terre a été occupée par les dinosaures. De ce fait, le site regorge de fossiles et de coquillages.
Le canyon de Yoliin Am
Paysage en Mongolie insolite, le Yollin Am, du nom des vautours gypaètes barbus (« Yol ») qui le survolent, est niché dans le parc naturel de Gobi Gurvan Saikhan, la plus grande zone protégée du territoire avec ses 27 000 hectares. À 2 500 m d’altitude, cette gorge profonde est réputée pour son champ de glace, qui persiste parfois jusqu’en été, formé autour de son cours d’eau à l’ombre. Si étroite par endroit qu’elle ne permet qu’à seulement deux visiteurs de passer, on s’y aventure suivant un sentier sinueux encadré par des parois rocheuses abruptes, le long d’un ruisseau cristallin où dévalent de-ci de-là de petites cascades. Avant d’atteindre la glace, la végétation aux plantes endémiques est étonnamment luxuriante, contrastant avec le désert environnant. Et l’on croise, tout proches, de nombreux animaux comme les yacks, les bouquetins de Sibérie ou les moutons argalis.
Les dunes de sable de Khongor Els
Les dunes de Khongor Els sont un peu l’emblème, l’image qu’on se fait du désert de Gobi, bien que celui-ci ne contienne que 3% de sable. Ce cordon de dunes de 900 km², installé au cœur du parc de Gobi Gurvan Saikhan, est l’un des plus importants de Mongolie, l’un des plus connus aussi. Mais ça n’enlève rien à la magie de cet écrin majestueux. Avec leurs mensurations vertigineuses, 180 km de long sur 8 à 27 km de large, certaines dunes culminent à plus de 300 m de hauteur. On y accède à pied par un pont en bois érigé au-dessus d’un décor pour le moins surprenant, une bande humide et verdoyante. L’ascension et la descente des dunes promet ensuite l’éveil de tous les sens : le chant mélodieux du vent soulevant les grains de sable, les steppes alentour qui s’étendent à perte de vue, la chaleur du sable chaud sous les pieds... le spectacle est bluffant. Il est également possible de sillonner l’erg à dos de chameau, avec les nomades : une expérience des plus immersives !
Les falaises ocre de Bayanzag
Toujours en plein désert de Gobi, dans la province d’Ömnögovi, ce paysage en Mongolie semble tout droit sorti d’un western américain. Rappelant celles du Grand Canyon, les « falaises enflammées » comme on les surnomme, en grès rouge et ocre, offrent de leur plateau un panorama à couper le souffle. Balayées par les vents, entre 20 m et 50 m de haut, elles se découpent dans la formation géologique de Djadokhta, avec en toile de fond des plaines arides ponctuées de végétation clairsemée, faite de saxaouls, un arbuste épineux d'environ 2 m qui sert d'alimentation aux chameaux. Les jeux de lumière au coucher de soleil transforment les roches en une mer flamboyante, créant une atmosphère quasi surnaturelle. Des passerelles relient les canyons et les falaises, permettant de les parcourir sans aucune difficulté. Bayanzag est aussi l’un des sites de fouilles paléontologiques les plus réputés de Mongolie. En 1922, c’est sur ce site que Roy Chapman Andrews, l’Indiana Jones de l’époque, découvrit des ossements et des œufs de dinosaures fossilisés, qui ont non seulement permis d’établir que tous les dinosaures étaient ovipares, mais ont aussi inspiré un certain Steven Spielberg pour son film « Jurassic Park ».
Yamaan Us, dans le granit rose
Au cœur des montagnes du Khangaï nord, des plaines arides parsemées de maigres touffes d’herbe et de petits arbustes, font place à de surprenantes formations. Accessible en 4x4 et à pied, Yamaan Us est un dédale de roches plates de granit rose et de cheminées qui semblent avoir été posées, tels des cairns, par les mains de géants. Ce lieu isolé abrite également une centaine de pétroglyphes et peintures rupestres datant de l’âge du bronze, dont la représentation d'une charrette guidée et gardée par des hommes armés, preuve de monarchie ou de féodalité. Aux abords de la zone, dans les steppes environnantes, des sources d’eau chaude coulent formant des petits ruisseaux qui attirent une faune discrète et résiliente (chèvres sauvages, bouquetins). Le silence qui y règne, troublé par le souffle du vent, confère à ce lieu une ambiance presque mystique.
La vallée de l’Orkhon et ses chutes d’eau
Dans les provinces d’Övörkhangai et de l’Arkhangai, classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, la vallée de l’Orkhon fait partie des paysages en Mongolie incontournables. Irriguée par les rivières Ulaan Tsutgalan et Orkhon, et leurs célèbres chutes d’eau de 20 m de haut, cette vallée est composée de vastes steppes verdoyantes qui s’étendent à l’infini, bordées de douces collines ondulantes. Berceau de la civilisation nomade mongole, ces prairies sont émaillées de yourtes blanches où il est possible de passer la nuit, de troupeaux de chevaux, de yacks et de moutons qui paissent en toute liberté. En arrière-plan, on peut apercevoir les montagnes recouvertes de forêts de mélèze. La vallée dissémine aussi des vestiges archéologiques de cités antiques comme Karakorum, l’ancienne capitale de l’empire mongol édifiée par Gengis Khan en 1220, et le monastère bouddhiste Tövkhön, construit en 1648 au sommet de la montagne sacrée Shireet Ulaan, à 2 312 m d’altitude. Ce paysage paisible, où la nature sauvage règne en maître, reflète l’âme même de la Mongolie : un lieu où le temps semble suspendu et où l’homme vit en harmonie avec la terre et les traditions.
Le parc naturel d’Uran Togoo entre volcans et caldeiras
Dans la province de Bulgan, cette réserve naturelle abrite plusieurs volcans éteints comme le Tulga Uul, le Jalavch Uul et l’Uran Uul, le plus connu et le plus beau de Mongolie. En activité il y a 20 à 25 millions d’années, et s’élevant à 1686 m d’altitude, le cratère de ce dernier de 500 m de diamètre et 50 m de profondeur, au sol fertile, accueille une faune et une flore abondante tels des argalis, le plus grand mouton sauvage au monde, des ibex de Sibérie mais aussi de nombreux oiseaux et insectes (papillon Apollon). En son cœur, se niche un petit lac d’un noir profond entouré d’un côté, par une forêt épaisse de mélèze de Sibérie, et de l’autre, d’une prairie. À mi-chemin entre Oulan-Bator et le lac Khövsgöl, « la perle bleue de Mongolie », cette zone protégée dès 1965 par le Grand Khoural, puis étendue en 1995 jusqu’au sud du volcan sur plus de 5800 hectares, est facilement accessible. Elle ravira tous les passionnés de randonnée et de beaux panoramas.
Ögii, petit lac des steppes
Lové à 1 337 m d’altitude, à l’est de l'Arkhangai, de 7,9 km de long et 5,3 km de large, ce petit lac constellé d’îlots est le refuge d’une faune et d’une flore exceptionnelles, si bien qu’il est inscrit au titre des zones humides remarquables de la convention Ramsar. Lieu de culte phare des locaux, et véritable paradis pour les oiseaux migrateurs, notamment ceux de la famille des anatidés (canards, cygnes, oies des neiges), ses eaux très poissonneuses (brochets, perches, carpes, lottes…), riches en micro-organismes et algues, offrent ainsi un cadre enchanteur pour les amateurs de pêche. Au coucher du soleil, le ciel doré et rosé se reflète sur la surface de l’eau face aux rives tapissées de pâturages et de yourtes. Dans ce décor bucolique, on peut s’adonner à de nombreuses activités : balades en canoë, à cheval, pêche, baignade, ornithologie, immersion chez les nomades, nuit chez l’habitant sous la yourte et artisanat local…